Après avoir ouvert son capital et développé une franchise dans le Golfe, l’enseigne de restauration libanaise s’est lancé un nouveau défi : la Grande-Bretagne.

Le restaurant Kababji, célèbre au Liban pour ses kebabs et autres spécialités locales, va ouvrir sa première enseigne à Londres d’ici à la fin de l’année. La capitale britannique est « un hub multiculturel, une ville dynamique avec un gros potentiel dans la restauration », explique le fondateur et PDG du groupe, Toufic Khoueiry. Pour séduire la clientèle anglaise, Kababji mise sur « une architecture attirante, un bon marketing, un service irréprochable, des emplacements stratégiques », et une cuisine relativement légère. « Nos viandes ne contiennent que 17 % de gras contre 45 % en moyenne pour les autres kebabs, selon certaines statistiques parues en Europe », précise-t-il.
L’homme, qui a ouvert son premier restaurant en 1993, peut aussi compter sur son nouveau partenaire : la banque d’affaires Lucid Investment. Cette société spécialisée dans la finance d’entreprise (fusions-acquisitions, restructurations et capital-risque) et majoritairement détenue par des Libanais a acquis 70 % de Kababji en juin 2014 pour 25 millions de dollars, à travers un véhicule ad hoc (SPV) basé aux îles Caïmans. Une décision que Toufic Khoueiry est loin de regretter. « Il faut savoir accepter de céder une partie du capital pour trouver un partenaire capable de soutenir une croissance durable et apporter une valeur ajoutée réelle en termes de gouvernance d’entreprise », dit-il.
L’entrée de Lucid Investment dans le capital marque le début d’une expansion ambitieuse, d’abord dans le Golfe. Le groupe confie la franchise régionale à Eathos, une société dirigée par Faisal Younes, un ex-manager du groupe al-Shaya. Trois restaurants ont déjà ouvert aux Émirats et trois autres devraient être inaugurés avant la fin de l’année. Eathos vise une quarantaine d’établissements dans toute la région d’ici à cinq ans.
Pour la Grande-Bretagne, « nous sommes en train de lever 10 millions de livres sterling à travers un véhicule ad hoc spécifique, explique le PDG de Lucid Investment, Walid Zein. Nous allons commencer par Londres puis nous développer dans d’autres villes ». À terme, le groupe s’est fixé un objectif de 33 points de vente dans tout le pays, qui se déclineront en trois types différents : des kiosques, des enseignes de restauration rapide et des restaurants.
« La structure d’investissement a une maturité de cinq ans renouvelables pour un an ou deux, avec un taux de rendement interne (IRR) espéré supérieur à 20 % », ajoute Walid Zein.
Le fondateur, lui, est déjà en train d’explorer de nouveaux horizons. « Je reviens récemment d’un voyage à Téhéran. C’est un marché à très fort potentiel », souligne Toufic Khoueiry. « Ce projet demande néanmoins une bonne préparation », ajoute-t-il.