Un article du Dossier

Le secteur automobile ne tire plus son épingle du jeu

Les voitures européennes ont nettement profité de la chute de l’euro, qui a frôlé la parité avec le dollar en mars dernier, avec une croissance au premier semestre qui tranche avec la tendance générale du secteur. Dans l’ensemble, les ventes ont progressé de 10 %, fin juin, à 3 607 voitures (hors véhicules commerciaux), contre 3 277 l’an dernier. Cette croissance a été portée notamment par les marques BMW (+99,2 %), Mini (+72 %), Seat (+15,7 %), Land Rover (+13,5 %), Mercedes (+11,5 %) et Audi (+9,9 %). Mais toutes les européennes n’en profitent pas.
Les ventes de Peugeot et Citroën sont en baisse respective de 45 % et 9 %. Cela s’explique par le calendrier de renouvellement des modèles. « Les nouvelles Peugeot sont attendues en octobre, ce qui devrait inverser la tendance d’ici à la fin de l’année, à +5 %. Quant à Citroën, nous prévoyons également une croissance de
10 % fin décembre, grâce à une nouvelle gamme que nous allons introduire à l’automne », affirme Assaad Dagher, PDG du groupe Sofidal. Le raisonnement est le même pour Fiat, en recul de 14 % au premier semestre. Les baisses de Skoda (-37 %) et de Volkswagen (-14 %) sont, quant à elles, dues « à la forte élasticité-prix du segment auquel appartiennent ces deux marques, et au choix de nombreux consommateurs de reporter leur achat, en raison de la mauvaise conjoncture économique », explique Nabil Kettaneh, PDG du groupe éponyme.

L’effet yen

La dévaluation du yen a également propulsé les ventes des marques nippones. Le taux de change est passé de moins de 103 yens pour un dollar début août 2014 à plus de 124 yens un an plus tard. Les ventes de Daihatsu ont ainsi bondi de 938 % au premier semestre, suivies de Suzuki (+275 %), Toyota (+48 %) et Infiniti (+44 %).
À l’inverse, après des années d’ascension fulgurante, les Lexus et Nissan ont connu une chute respective de 56,3 % et 21,3 % au premier semestre, à défaut de renouvellement des modèles sur la période. Les ventes de Mazda ont également baissé de 16 % sur les six premiers mois, en raison de « la rupture de stock de la nouvelle Mazda 2 introduite en début d’année », explique Anthony Boukhater. « Nous attendons de nouvelles commandes, soutenues par le nombre élevé de réservations, ce qui devrait porter la performance annuelle entre 5 % et 10 % cette année. »
Enfin, les marques américaines n’ont pas été affectées par l’appréciation du billet vert, étant donné l’indexation de la livre au dollar. Les ventes ont même augmenté de 13 % au premier semestre, à 930 véhicules, portées notamment par l’introduction de nouveaux modèles ou des offres promotionnelles. Cadillac (+100 %), Dodge (+18,8 %) et Chevrolet (+17,7 %) enregistrent les plus fortes croissances.


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