Un article du Dossier

Les Libanais guettent la relance annoncée de l'économie égyptienne

La société d’ingénierie Dar al-Handasah emploie 2 000 personnes en Égypte, mais y réalise moins de 5 % de son chiffre d’affaires.

Dar al-Handasah Shair and Partners, une société d’ingénierie fondée à Beyrouth en 1956, a remporté en août dernier un contrat auprès de l’autorité du canal de Suez pour réaliser le plan directeur de son projet de développement. Elle a été choisie, parmi 13 autres candidats à l’appel d’offres. Le projet consiste à transformer 500 kilomètres carrés de terrains jouxtant le canal en zones industrielles et logistiques dotées de ports et de routes. « L’importance du contrat n’est pas liée à sa valeur, mais aux perspectives importantes qu’il ouvre », explique le directeur du département d’ingénierie mécanique et d’industrie, Maroun Khoury. Le gouvernement égyptien a évoqué des investissements potentiels de plusieurs milliards de dollars dans la zone du canal.
Officiellement, le contrat a été attribué à un consortium entre le bureau bahreïnien de Dar al-Handasah et celui du Caire, ouvert en 1976. « À l’époque, nous cherchions à diversifier nos ressources humaines, et à trouver des ingénieurs et des chefs de chantier prêts à se rendre dans le Golfe », raconte Maroun Khoury. Le bureau égyptien emploie aujourd’hui près de 2 000 personnes qui travaillent essentiellement pour le Golfe. Dar al-Handasah a certes participé à certains projets d’infrastructures locaux, notamment à l’aéroport du Caire, de Charm el-Cheikh et de Hurgada, ainsi qu’à des projets hôteliers. Mais le marché local représente pour le moment moins de 5 % du chiffre d’affaires du groupe, qui s’élève à plus de 2,5 milliards de dollars par an. « L’Égypte n’a jamais été un grand marché pour nous », souligne Maroun Khoury, mais elle pourrait le devenir dans les années à venir. « Nous travaillons avec Orascom sur un projet de métro (la phase 4B), et nous avons récemment conclu un accord pour un projet résidentiel et commercial avec Emaar », dit-il, soulignant un regain d’intérêt des investisseurs du Golfe pour le pays.
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