Un article du Dossier

Les Libanais guettent la relance annoncée de l'économie égyptienne

Tout en renforçant constamment les mesures sécuritaires, le gouvernement égyptien mise sur les “mégaprojets” pour redémarrer la machine économique. Les plus emblématiques sont certainement les deux projets autour du canal de Suez.
En août 2014, la construction d'un “deuxième” canal de Suez a été lancée. En un an seulement, 72 kilomètres doivent être réalisés, dont 35 kilomètres par un nouveau canal en parallèle de l'ancien. Un projet supervisé par l'armée et financé entièrement par la levée de 8,4 milliards de dollars auprès des Égyptiens l'été dernier. L'objectif est de pouvoir accueillir 97 navires par jour en 2023, au lieu de 49 actuellement. Ce qui permettrait à l'Égypte d'augmenter les revenus du canal, qui se sont élevés à 5,323 milliards de dollars en 2014.
En parallèle, le gouvernement prévoit la création de zones économiques tout le long de l'axe. L'idée est de profiter de la proximité de cette route maritime internationale pour pouvoir exporter facilement les biens produits sur place. Le gouvernement évoque des installations industrielles, piscicoles, logistiques...
Pendant la conférence de Charm el-Cheikh, le gouvernement a aussi dévoilé le projet d'une nouvelle capitale administrative qui doit voir le jour dans le désert, à mi-chemin du Caire et de Suez, dont le coût est estimé à 45 milliards de dollars. Selon le gouvernement, pour leur réalisation, l'accent sera mis sur les partenariats public-privé.
« À travers ces projets, le gouvernement veut donner une impulsion à l'économie. Il cherche des catalyseurs », explique l’économiste Ahmad Kamaly. Mais l'incertitude réside dans la capacité des autorités à bien les planifier. « De tels projets ont déjà existé dans le passé, comme la “Nouvelle vallée” de Toshka, décidée en 1997 et vouée à créer une vaste région agricole dans le désert, rappelle Ahmad Kamaly. Beaucoup d'argent a été dépensé, mais aucune réelle analyse coûts-avantages n'a été réalisée. Résultat, à peine quelques entreprises s’y sont implantées. Le risque, ce sont de nouveaux Toshka. »
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