Un article du Dossier

Restos, bars, cafés - Beyrouth 2017

En observant la carte de Beyrouth, on distingue les tendances qui structurent le secteur de la restauration et des bars en 2017. Après une légère baisse d’activité en 2016, le secteur enregistre une belle progression cette année. Le nombre total d’enseignes dans les onze zones recensées par Hodema passe de 890 en 2016 à 937 cette année, soit une augmentation de 5,3 %. Cette évolution est le résultat de 135 fermetures d’établissements pour 182 ouvertures.
Les raisons de cette reprise sont multiples. Après des années difficiles, et malgré une ambiance économique générale un peu morose, le pays semble avoir retrouvé une forme de stabilité politique avec l’élection d’un président de la République et la formation d’un gouvernement. Cela a rétabli la confiance des investisseurs qui s’engagent sur de nouveaux projets.
Le nombre de places assises pour la capitale s’établit à 59 285 contre 56 986 en 2016, soit une moyenne de 63 places par établissement contre 64 l’an passé. Ces chiffres confirment la tendance selon laquelle les investisseurs privilégient de plus en plus les surfaces réduites. Comme les années précédentes, le positionnement de l’offre oscille entre un tiers de concepts entrée de gamme, 58 % bas et moyen de gamme, et seulement 10 % de concepts moyen-haut à haut de gamme.
Cette année, la carte montre que deux zones enregistrent une croissance particulièrement favorable. La Zone du Parc arrive en tête et s’étend vers le Biel où de nombreux concepts de nuit comme le SkyBar, Seven Sisters ou Gärten sont installés. Du changement aussi du côté du Pavillon Royal qui a été repris par un nouveau groupe. Le quartier est suivi de près par Badaro où le nombre d’enseignes a augmenté de 74 % en seulement trois ans. À noter aussi le centre-ville qui reprend sa croissance grâce à l’activité des Souks et Verdun qui affiche un dynamisme exceptionnel lié à l’ouverture de l’ABC. Hamra est la grande perdante de l’année. Le quartier souffre d’une désaffection de sa clientèle qui a été accentué par la tentative d’attentat au Costa Café en janvier dernier. Du côté des valeurs sûres, on retient la place Sassine et la rue Bliss. À noter aussi du changement à Achrafié où un nouveau petit cluster de six restaurants développé par Venture Group (Backyard à Hazmié et The Village à Dbayé) est attendu face au Mandaloun Café.

Méthodologie

Pour déterminer les zones Food & Beverages de la capitale, nous nous sommes appuyés sur les plans déjà publiés de 2010 à 2016. Nous avons également visité, au cours des mois d’avril et de mai 2017, les 937 établissements présents dans ces zones – restaurants, cafés, bars, boîtes de nuit, kiosques et comptoirs. Nous avons relevé le nombre d’établissements dans chaque rue des onze zones étudiées et recensé pour chaque établissement le nombre de places assises, le positionnement, le concept, le ticket moyen et le type de nourriture offerte. Nous avons ensuite choisi trois quartiers qui se sont distingués par leur progression cette année pour établir leur plan détaillé. Les statistiques et les évolutions présentées et analysées dans ce dossier sont issues de l’ensemble de ces paramètres.
D’une année à l’autre, nous sommes dans l’obligation d’ajuster les chiffres présentés dans le numéro précédent du fait de la volatilité rapide de l’offre de restauration et afin de préciser nos analyses. Au lieu du chiffre de 862 enseignes recensées en juin 2016, nous avons utilisé celui de 890 dans l’étude actuelle, des ouvertures ayant eu lieu entre le moment de notre enquête et la publication du numéro au cours de l’été. Les établissements situés hors des onze zones identifiées n’ont pas été comptabilisés.

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