Un article du Dossier

Kfardebiane : pas de dégel en perspective

Étendue sur une surface de 4 millions de mètres carrés qui surplombe la vallée de Kfardebiane, la région de Qanat Bakiche dépend principalement de la municipalité de Baskinta. Elle se situe à quelques kilomètres à peine de la seconde entrée de Faqra Club. Le marché foncier y a été très actif entre 2009 et 2011, avec des prix de terrains qui ont doublé, voire triplé, montant jusqu’à 400 ou 500 dollars le mètre carré, mais les nouvelles constructions commerciales ne se sont pas concrétisées dans la région. La vingtaine de permis de construire accordés en 2011-2012 par la municipalité a seulement concerné des maisons privées. « Qanat Bakiche est principalement constituée de villas, et cela ne suffit pas pour lancer le développement immobilier d’une région. Il manque des points d’entrée, de gros investisseurs qui démarrent des projets. Les promoteurs préfèrent encore pour l’instant tabler sur la demande à Faraya et Faqra », explique Antoine Tarazi, qui lance prochainement le Qanat Gardens. Depuis trois ans, plusieurs projets immobiliers prévoyant des dizaines de chalets sont programmés, mais n’ont toujours pas démarré, en raison du ralentissement de la demande dans la région. « Les promoteurs n’arrivent pas à prendre de décisions, tout fonctionne au ralenti », déplore Tanios Ghanem, le maire de Baskinta. Les Suites de Faqra, du groupe Sayfco, seul grand projet commercial situé à Qanat Bakiche lancé en 2011, a été rattaché à Faqra Club, et n’a pas permis à lui seul d’impulser la dynamique immobilière. Un facteur essentiel pourrait donner un coup de fouet à Qanat Bakiche : la relance de la station de ski, ouverte à la fin des années 60, et qui a fermé en 2004. C’est le Saoudien Fahed el-Azel, qui a racheté la société Bakiche, et avec elle plus d’un million de mètres carrés de domaine skiable appartenant à la famille Karam, l’un des plus gros propriétaires terriens de Baskinta. Ce dernier a élaboré sur cet énorme terrain un premier projet urbain prévoyant la construction de 3 000 chalets, d’hôtels et de restaurants. Ce projet, qui devait obtenir l’approbation du Conseil des ministres et de la municipalité de Baskinta, a été recalé en 2010. « Ce projet était dangereux d’un point de vue démographique et risquait de modifier la physionomie de la région, la municipalité de Baskinta ne comptant à elle seule que 1 600 maisons », explique Tanios Ghanem. En 2011, l’investisseur saoudien a remodelé son projet, prévoyant la construction de plusieurs télésièges, et la rénovation de bâtiments touristiques au pied des pistes, comme l’hôtel Karam. Il a commencé à construire des infrastructures routières, une fois que sa nouvelle mouture a été validée par la municipalité. Mais il reste un obstacle majeur qui empêche la poursuite du projet : une autorisation du ministère du Tourisme pour obtenir le permis d’exploitation de la station de ski. « Les négociations bloquent depuis près d’un an, alors que la réouverture de la station de ski pourrait considérablement apporter à l’économie et au tourisme de la région », affirme Tanios Ghanem. En attendant, la situation est au point mort et rien n’indique un changement imminent.

Qanat Gardens
Le Qanat Gardens se situera à une centaine de mètres de la grande croix métallique de Qanat Bakiche, à un peu plus d’un kilomètre de Faqra Club. Le projet, qui doit être lancé depuis deux ans, a été repoussé à l’année 2013 et ne pourrait en conséquence pas être livré avant 2015 ou 2016. « Nous n’avons pas encore soumis le permis de construire, car nous avons modifié les plans pour réduire les surfaces ; initialement, nous voulions seulement proposer des duplex de 200 m² avec de grands jardins privatifs, maintenant certains des chalets pourront faire 80 m² et d’autres 200 m², avec des jardins de 100 et 200 m². Les tailles seront flexibles selon les désirs des clients », explique Antoine Tarazi, l’un des copropriétaires du projet. Le projet comprendra au maximum 27 chalets, répartis en cinq blocs distincts. Dans l’un des blocs, avec de plus grandes superficies, trois chalets de 190 à 300 m² ont déjà été vendus sur plan, au prix de 2 600 dollars le m². « Quand la construction des chalets commencera, le prix montera à 3 000 dollars le m² », affirme Antoine Tarazi. Qanat Gardens se trouvera sur un terrain de 4 000 m², faisant partie intégrante d’un plus grand terrain de 22 000 m², acheté par un groupe de quatre investisseurs libanais il y a trois ans. Sur les 18 000 m² restants divisés en treize autres parcelles seront construites des villas privées, une fois que le Qanat Gardens sera lancé. Les infrastructures basiques, comme le raccordement au réseau d’eau et d’électricité, ainsi que les routes, ont déjà été effectuées, avec l’aide de la municipalité de Baskinta.

Le Plateau de Bakiche
Le Plateau de Bakiche se trouve plus loin de la route principale qui mène à Faqra Club, à environ trois kilomètres du club, orienté vers Baskinta et Sannine. C’est également un projet qui a pris du retard, en raison de la modification de la quasi-totalité du concept. Le terrain de 200 000 m², acheté en 2008 par la société Chekerdjan Estates and Development, a été divisé en 106 parcelles de 650 à 1 200 m². Les lots devaient être vendus à des particuliers pour que ceux-ci y construisent des maisons privées selon des prototypes d’habitation préfabriquées importés de l’étranger. Il était également prévu de construire une sorte de “village olympique” avec un grand espace sportif polyvalent, pour permettre à des athlètes de s’entraîner en altitude (1 600 mètres). Les promoteurs envisagent désormais de construire par étapes un village libanais traditionnel. Le cœur du projet comprendra une douzaine de duplex de 145 à 190 m² avec en moyenne 800 m² de jardins par maison, des espaces verts communs de 3 000 m², et également un restaurant, une piscine et un pavillon central. « Nous allons agrandir le projet au fur et à mesure, nous prévoyons trois phases qui pourraient se terminer d’ici à trois ou quatre ans. Au total, le village pourrait compter une centaine de maisons », explique Gary Chekerdjan, le propriétaire du Plateau de Bakiche. La première phase du projet pourrait démarrer en 2013, une fois les infrastructures totalement achevées ; actuellement, si les 3,5 kilomètres de routes ont été percées, elles n’ont pas encore été asphaltées. Les ventes n’ont pas encore commencé, mais la grille de prix pourrait se situer autour de 2 500 dollars le m². « Nous visons des clients jeunes et dynamiques, qui aiment la montagne, souhaitent s’offrir une résidence secondaire à moins de 400 000 dollars », affirme Gary Chekerdjan.

Qanat Bakiche Real Estate
Le Qanat Bakiche Real Estate a été conçu depuis deux ans par le bureau d’architecture Erga, également propriétaire du projet, et a obtenu un permis de construire de la municipalité de Baskinta en 2011, mais ne devrait pas démarrer avant le printemps 2013, en raison de la situation sécuritaire dans le pays et de la stagnation du marché immobilier. Il pourrait être livré en 2016. Situé sur un terrain de 28 000 m² en face de l’ancien hôtel el-Murr, il devrait totaliser 28 chalets. Dans un premier temps, il est question de construire une douzaine de chalets, des duplex de 250 m² avec des jardins de 300 m², dont le prix a été fixé à 3 000 dollars le m². Le projet prévoit également de construire un hôtel et quatre piscines communes.
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