Situé dans le secteur Medawar à Badaro à proximité du musée national et de l’hippodrome, le projet Midori compte 19 appartements. Les promoteurs ont misé sur un jeune architecte libanais pour donner une identité spécifique à leur immeuble. Entretien avec Paul Kaloustian, architecte du projet.

Que signifie le nom de l’immeuble Midori ?
Cela veut dire vert en japonais. C’est un clin d’œil aux espaces verts qui entourent l’hippodrome et qui sont visibles dès les premiers étages de l’immeuble.

Comment se structure l’immeuble ?
Midori compte 12 étages avec dix-huit simplex de 91 à 326 m2. La stratégie des promoteurs était de proposer une variété de surfaces avec des appartements d’une à trois chambres à coucher capables de cibler différents budgets. Les petites surfaces peuvent satisfaire les personnes seules comme les divorcés et les Libanais expatriés à la recherche d’un pied-à-terre. Le projet se termine par un duplex qui a été pris par l’un des propriétaires.

Qui sont les propriétaires du projet ?
Farah Khayat et Marie-Laetitia Démarque. Midori est leur premier projet résidentiel à Beyrouth.

Quelle architecture avez-vous voulu donner à ce projet ?
La forme de l’immeuble Midori évoque un arbre comme une extension des pins qui entourent l’hippodrome. C’est l’environnement autour du site qui a dicté cette architecture. La silhouette de l’immeuble est pyramidale. L’immeuble dispose d’un podium de deux étages avec trois appartements par niveau, puis deux unités par étage, et à partir du 7e étage, un logement par palier. Nous avons privilégié la transparence avec de grandes façades en verre et les volumes avec une hauteur sous plafond de 3,23 mètres. De plus, nous avons voulu donner la sensation de mouvement avec les brises soleil qui sont inclinés de manière différente en fonction des façades.

Combien de temps avez-vous mis pour finaliser le design?
Nous avons mis huit mois pour trouver le concept. Les propriétaires avaient une idée précise des surfaces. De notre côté, nous avons travaillé sur les détails pour offrir des espaces fonctionnels et lumineux.

Comment se déroulent les ventes ?
Le projet a été mis sur le marché il y a quelques mois. Six appartements ont été vendus. Quatre d’entre eux ont des surfaces de 184 à 289 m2. Les étages élevés sont très demandés. Ce taux de vente est satisfaisant. Il est vrai que la parcelle est très bien située et que ce secteur de Badaro a gardé son esprit “village” malgré la multiplication récente des restaurants et des bars.

Quels sont les prix de vente ?
Les propriétaires préfèrent ne pas divulguer de prix. Afin d’être sélectifs, ils communiquent les prix des disponibilités uniquement sur demande.

Pensez-vous que l’architecture peut booster les ventes ?
De plus en plus de promoteurs misent sur une architecture innovante. Une belle architecture est un plus qui peut aider les ventes. Même si l’appartement est plus cher qu’un projet voisin, le client est prêt à payer pour un produit bien dessiné et bien fait.

Quels sont vos précédents projets d’architecture ?
Midori est mon premier immeuble résidentiel. Voilà dix ans que j’attendais cela.

Quels types de produits avez-vous dessiné auparavant ?
J’ai fait beaucoup d’intérieurs comme le design de la galerie Ayman Baalbaki à Hamra et plusieurs restaurants et bars comme Myu à Gemmayzé, Roof Myu à Bourj Hammoud, Stereo Kitchen à Saïfi. Dans chaque cas, je n’aime pas refaire le même design, j’aime apporter de nouvelles idées.
Je travaille également sur le projet Smart Center en Arménie sur une parcelle de 70 000 m2. Il s’agit d’un centre éducatif et culturel dans la région de Lori, dans le nord du pays, financé à hauteur de 3,7 millions de dollars par l’association Children of Armenia Fund (COAF) qui est basée à New York.