Le nombre de nouveaux projets immobiliers au centre-ville de Beyrouth demeure l’un des baromètres de l’état du marché dans la capitale. Dans un contexte de stagnation des ventes, il y a actuellement 19 projets résidentiels en construction dans le périmètre de Solidere, soit 7 de moins qu’en 2015.

Le nombre de chantiers résidentiels en construction au centre-ville de Beyrouth est en baisse de 31 % par rapport à 2015. En 2015, l’appétit des promoteurs a été plombé par la crise économique et politique locale. Pourtant, Solidere a finalisé plusieurs ventes de parcelles ces derniers mois, ce qui reflète l’intérêt persistant pour le centre-ville, considéré comme un investissement à long terme.
Si le déblocage de la crise présidentielle, avec l’élection de Michel Aoun, a redonné de l’espoir aux professionnels de l’immobilier, il faut attendre 2017 pour en observer les effets possibles à travers l’éventuel lancement de nouveaux chantiers.
Pour l’heure, treize immeubles d’appartements sont en construction. Ils totalisent 810 unités, soit une surface totale d’environ
267 000 m2. Mais 61 % du stock en chantier se concentre dans trois mégaprojets : District//S, 3 Beirut et Venus Towers.
Le ralentissement des ventes a refroidi l’enthousiasme des promoteurs : le taux de vente des projets en cours dont la majorité sera livrée en 2017 n’est que de 50 %.
Dans des cas extrêmes, la crise s’est matérialisée, ces dernières années, par l’arrêt de quelques projets.
Ainsi, de nombreux immeubles résidentiels terminés depuis plusieurs mois rue Omar Daouk et le long de l’avenue du Parc sont vides et inoccupés, offrant un spectacle d’immeubles fantômes. Ce triste constat reflète, entre autres, la multiplication des invendus. De ce fait, les promoteurs n’ont aucune raison à court terme de démarrer un projet si la demande ne suit plus et si l’offre est excédentaire.
Les prix demandés au premier étage varient d’un projet à l’autre de 6 000 à 7 500 dollars le m2. Ils sont stables par rapport à 2015, mais ne reflètent pas la réalité du marché. Devant le ralentissement des ventes, certains propriétaires accordent des réductions de 20 %, voire davantage. Ceux qui campent sur leur prix et restent inflexibles ont peu de chance de concrétiser des transactions.
Parallèlement, le centre-ville de Beyrouth compte actuellement trois projets d’affaires en chantier, soit environ 32 000 m2 de bureaux. C’est plus de 10 000 m2 en moins par rapport à 2015.
Si la fébrilité des promoteurs pour démarrer des projets résidentiels est légitime, la demande pour des bureaux de qualité devrait encourager les investissements vers ce secteur. Les bons taux d’occupation des immeubles Atrium, Starco, Berytus Parks, 2 Park Avenue (bloc A) et The Palladium prouvent que l’attente existe, surtout dans le secteur de Minet el-Hosn qui est très demandé et qui manque de disponibilités.
Les prix des bureaux livrés dans leur état brut, c’est-à-dire en béton, varient de 5 200 à 7 500 dollars le m2. Ce grand écart de prix s’explique par les emplacements des projets. Les moins chers se trouvent le long du Ring alors que les prix les plus élevés sont affichés dans des régions plus prestigieuses, soit autour des Souks de Beyrouth.
À noter qu’il n’y a actuellement aucun projet hôtelier en cours au centre-ville. L’hôtel Hilton est toujours fermé malgré la fin des travaux et la construction de l’hôtel Grand Hyatt est à l’arrêt. Depuis l’inauguration du Yacht Club autour de la baie du Saint-Georges en 2014, aucun établissement hôtelier n’a ouvert.