Selon The Quarterly, le bulletin de la société Ramco Real Estate Advisers, l’agglomération de Beyrouth ne compte que six centres commerciaux et cinq galeries marchandes, totalisant environ 240 000 m2 de surfaces commerciales. D’ici à 2015, la concurrence entre ces destinations du shopping va s’accentuer avec l’arrivée de quatre nouveaux projets. Toutefois, il reste encore des secteurs géographiques sous-exploités.
À l’exception des Souks de Beyrouth et de l’ABC Achrafié, les centres commerciaux comme CityMall, ABC Dbayé, Beirut Mall et Le Mall Sin el-Fil se concentrent logiquement le long des principaux axes routiers aux sorties de Beyrouth. L’accessibilité est la clé de leur stratégie d’implantation. Parallèlement, Beyrouth compte cinq galeries marchandes dont trois sur la rue de Verdun.
Au cours des trois prochaines années, la structure commerciale de la capitale sera densifiée avec l’inauguration de quatre nouveaux centres commerciaux (Le Mall Dbayé, Les Souks de Beyrouth 2, City Center Hazmié et Landmark au centre-ville). Cent vingt-sept mille mètres carrés de boutiques, de restaurants, de supermarché et de cinéma vont être ajoutés. Ainsi, d’ici à 2015, Beyrouth comptera environ 366 000 m2 de surfaces commerciales.
La multiplication des centres commerciaux répond à une demande croissante. Les enseignes internationales et locales “grand public” recherchent en priorité une adresse dans un centre commercial au détriment d’une rue marchande traditionnelle. Véritables temples de la consommation et lieux de divertissement, les “malls” drainent des milliers de clients par jour avec des pics durant les week-ends. Les griffes haut de gamme sont par contre intéressées par des emplacements plus élitistes comme le long des rues piétonnes du centre-ville. Avec ses espaces semi-fermés et ses esplanades ouvertes, les Souks de Beyrouth sont à la fois un centre commercial et une galerie de luxe. Cette originalité leur a permis d’attirer des marques de prestige.
Les centres commerciaux et les galeries marchandes de Beyrouth affichent des taux d’occupation élevés (de 90 à 95 %) et les taux de vacance d’un emplacement sont souvent très faibles. De plus, chaque centre dispose d’une liste d’attente. Ainsi, à la moindre fermeture, les gérants peuvent être sélectifs puisqu’ils ont l’option de choisir le locataire qu’ils veulent.
Il est naturel qu’avec d’excellents taux d’occupation et le succès des centres ABC Achrafié et Dbayé, les Souks de Beyrouth et le CityMall, les loyers y soient les plus élevés de Beyrouth. En fonction des étages, les moyennes fluctuent entre 1 000 et 1 500 dollars le m2 annuel. Toutefois, il est évident qu’il y a du “favoritisme” pour certaines enseignes. Ainsi, afin d’avoir une enseigne de renom international avec un fort pouvoir d’attraction capable de jouer un rôle de locomotive pour leur centre, les gérants doivent accorder des rabais. C’est aussi un moyen de fidéliser une enseigne pour qu’elle n’aille pas dans un centre commercial concurrent.
Si la présence de centres commerciaux se renforce à toutes les sorties autoroutières de Beyrouth, il reste néanmoins des opportunités géographiques sous-exploitées. Trois secteurs viennent en évidence : Verdun, Jnah et l’autoroute du sud à Khaldé. Il s’agit de zones résidentielles avec un fort pouvoir d’achat actuellement dépourvues de larges structures commerciales modernes et multifonctionnelles. Aussi, la sortie de Khaldé est l’un des axes les plus fréquentés du Liban, un centre commercial y rencontrerait une réussite certaine. Dans la plupart de ces quartiers, des projets commerciaux existent depuis de nombreuses années, mais aucun promoteur n’a encore officiellement lancé les travaux alors que l’appétit des enseignes y est très fort.