Les promoteurs continuent de s’adapter aux nouvelles donnes du marché immobilier. Le centre-ville de Beyrouth n’échappe pas à la règle. Alors que la moyenne des appartements dans le périmètre de Solidere se situe autour de 340 m2, de plus en plus de projets proposent des unités inférieures à 200 m2. Ces produits s’adressent surtout à une clientèle à la recherche d’un pied-à-terre haut de gamme ou d’un investissement locatif.
Actuellement, douze immeubles sur les 27 projets en construction au centre-ville proposent des appartements de 80 à 190 m2. Finalement, la présence de ce type de produit commence progressivement à normaliser. C’est surtout un moyen pour les promoteurs de redynamiser le secteur dans un contexte de ralentissement des ventes.
Le concept des petites surfaces n’est pas récent au centre-ville. À la fin des années 1990 dans le quartier de Saifi Village, Solidere a été l’un des premiers promoteurs à offrir des unités inférieures à 200 m2 dans les beaux quartiers de Beyrouth. Cette tendance a été peu suivie durant le boom immobilier de 2000 à 2010. La demande était plutôt orientée vers de plus grands appartements. Mais devant la stagnation du marché depuis quelques années, les promoteurs se devaient d’offrir de nouvelles alternatives pour avoir des produits accessibles à des budgets plus petits.
Avec la loi libanaise de métrage qui englobe les espaces communs (cage d’escalier et d’ascenseur, couloir), l’épaisseur des murs, les gaines et les bacs à fleurs, la surface habitable d’un studio ou d’un appartement d’une chambre à coucher reste réduite. Naturellement, un tel espace aussi confiné ne cible pas les familles. Dans certains cas, la “perte” d’espaces peut atteindre 35 % de la surface à vendre. Ainsi, un studio de 80 m2 correspond à une surface habitable d’environ 50 m2.
Par exemple, un logement de 130 m2 se structure autour de quatre entités : une suite de 30 à 35 m2, un salon également de 30 à 35 m2, une cuisine de 10 à 15 m2 et un balcon d’environ 10 m2. À cela s’ajoutent la salle d’eau des invités et la chambre de l’employé. Au final, l’espace utilisable est limité.
La demande pour les petites surfaces vient principalement des expatriés à la recherche d’un pied-à-terre dans un environnement haut de gamme et planifié. La clientèle locale est plutôt séduite par des unités de 150 à 190 m2. Il s’agit pour elle d’un logement temporaire avant un éventuel mariage ou une naissance.
Les investisseurs sont également attirés par ces produits qu’ils destinent au marché locatif. La rentabilité annuelle peut atteindre 4 % de la valeur de l’appartement. C’est un bon taux, puisque les grands appartements ne donnent qu’en moyenne 3 %. Ces petits logements peuvent se louer à des hommes ou femmes d’affaires non mariés, à des étrangers occidentaux ou à des ressortissants arabes. 
La multiplication des petits appartements au centre-ville permet à des budgets plus réduits d’avoir accès à l’un des quartiers les plus prestigieux de la capitale. Avec un prix de départ d’environ 6 000 dollars le m2, les budgets de 800 000 à un million de dollars peuvent trouver des options à Saifi Village, Wadi Abou Jmil ou Minet el-Hosn.