Le long de la baie du Saint-Georges, l’avenue des Français symbolisait dans les années 1960 la promenade des Anglais de Beyrouth. Depuis la construction du remblai du Normandie, elle a été rebaptisée rue Ahmad Chaouki et a perdu sa façade maritime. Pourtant, elle demeure un axe important du nouveau centre-ville qui relie le secteur des hôtels de Aïn el-Mreissé aux Souks de Beyrouth. Son avenir est tout tracé pour devenir une adresse résidentielle, hôtelière, commerciale et d’affaires haut de gamme.
La rue Ahmad Chaouki est principalement une destination résidentielle. Huit immeubles y ont déjà été construits au cours des dix dernières années, dont les immeubles The Platinum Tower, Beirut Tower, Bay Tower et Eden Gardens. Actuellement, trois projets sont en chantier, dont Beirut Terraces et Venus Towers. Au total, plus de 120 500 m2 de surfaces résidentielles et 284 appartements sont en construction dont la moyenne est de 424 m2 (c’est 64 % de plus que la surface moyenne d’un appartement neuf à Beyrouth).
L’avenue est l’une des plus larges du centre-ville, les appartements n’ont pas de vis-à-vis direct et les étages élevés peuvent bénéficier de vue sur la Méditerranée. Officiellement, les grilles de prix commencent de 6 500 à 7 300 dollars le m2, mais après négociation, un premier étage peut se trouver au minimum autour de 6 000 dollars le m2, voire moins dans certains cas de revente.
La valeur locative d’un appartement standard est de 200 dollars le m2 annuel. Mais les très beaux produits avec vue mer peuvent être de 20 à 30 % plus cher.
La rue Ahmad Chaouki est également une adresse commerciale. Mais sa dynamique est très localisée autour des restaurants Balthus, Yabani et L’Avenue. Mis à part ce secteur, le reste de l’avenue n’est pas recherché par les professionnels. Ainsi, de nombreuses boutiques sont vides et à louer depuis des années. L’avenue du Parc, qui lui est perpendiculaire, a actuellement une meilleure visibilité et notoriété avec de nombreuses franchises internationales du luxe. Hormis l’intérêt des restaurateurs, la rue Chaouki attire peu. Les projets Beirut Terraces et Venus Towers ont intérêt à trouver la recette de l’attractivité, car, une fois terminés, ils vont compter également environ 7 500 m2 de boutiques.
Actuellement, l’ancienne avenue des Français ne génère pas assez de trafic piéton et automobile. Elle est finalement isolée par rapport aux grands axes de circulation d’entrée et de sortie du centre-ville comme le sont la rue Omar Daouk et l’avenue Wafic Sinno. C’est ce qui explique pourquoi les loyers de 1 000 à 1 200 dollars le m2 sont disproportionnés par rapport au potentiel actuel de la rue Ahmad Chaouki. Une grille plus cohérente devrait se situer autour de 700 à 800 dollars.
L’essor hôtelier de la rue est lié à l’avenir du projet Grand Hyatt dont les travaux sont arrêtés depuis plusieurs années.
Deux parcelles sont encore non bâties. Si la vocation résidentielle du secteur est une réalité, le potentiel d’affaires n’est pas à négliger. Proche du centre Starco et des immeubles de bureaux (M1 Building, Tabco, Stratum, The Palladium, Berytus Parks) de la rue Omar Daouk et de l’avenue du Parc, la rue Ahmad Chaouki pourrait en profiter pour également avoir un centre d’affaires.