Malgré le développement de Badaro et la multiplication des complexes de restaurants en périphérie de la capitale, Mar Mikhaël reste la destination la plus branchée de Beyrouth avec des centaines de restaurants, de pubs et des boutiques de design. En parallèle, le quartier s’affirme comme l’une des adresses résidentielles les plus chères d’Achrafié.

Aujourd’hui, Mar Mikhaël est le quartier incontournable de la vie nocturne à Beyrouth. Des adresses déjà cultes comme Tavolina, The Happy Prince, SUD ou Internazionale ne désemplissent pas. C’est indéniablement le secteur de Beyrouth le plus animé.
La rue d’Arménie et les ruelles voisines (Fleming, Madrid) focalisent l’intérêt des professionnels de la restauration, de la mode et du design. Les fortunes faites par certaines enseignes font des jaloux. Une juste récompense pour ceux qui ont eu le nez de venir s’implanter dans ce quartier il y a cinq-six ans alors que leurs collègues étaient encore focalisés sur Gemmayzé. Ainsi, les pionniers de Mar Mikhaël en ont profité et ont pu louer des locaux à moindre coût (entre 100 et 200 dollars le m2 annuels). Aujourd’hui, il faut prévoir quatre à six fois plus.
Proche de la saturation, la rue d’Arménie affiche un mètre carré de 700 à 900 dollars par an. Les prix demandés dans les rues adjacentes varient de 350 à 700 dollars le m2.
Assurément, les loyers ne sont plus rentables pour les nouveaux venus. De plus, la compétition entre les établissements est à son maximum. Ainsi, des fermetures et des changements de concept ont déjà commencé. Il s’agit des premiers indices prouvant que Mar Mikhaël a atteint son pic. Les prochaines années seront cruciales ; soit le quartier maintient son statut, soit il amorcera un début de déclin.
Le quartier Mar Mikhaël se métamorphose avec la construction de plusieurs immeubles résidentiels. Cinq chantiers sont en cours et totalisent plus de 24 000 m2 de surface résidentielle, soit 139 appartements. Une nouvelle couche sociale investit le quartier qui ne cesse de s’embourgeoiser.
Le secteur de la vente se porte bien. Les immeubles Aya Tower, Portside et Bobo annoncent des taux de vente de 70 à 80 %. Les projets qui sont sur le marché depuis plusieurs années ont réussi à écouler leur stock avant le ralentissement du marché. Ils ont également séduit des spéculateurs qui cherchent désormais à revendre leur bien.
Toutefois, les ventes patinent depuis quelques années pour les surfaces supérieures à 200 m2.
Les nouveaux projets comme Main Mar Mikhael et LIV se sont adaptés à ce changement de demande et proposent de petites superficies. La tendance s’oriente vers des unités d’une chambre à coucher de 70 à 110 m2. Il s’agit de produits plus accessibles pour les petits budgets et qui peuvent intéresser des investisseurs désireux de louer ensuite leur appartement.
À ce jour, une cinquantaine d’appartements sont encore sur le marché. Les prix demandés par leurs promoteurs commencent de 3 900 à 4 500 dollars le m2. C’est presque aussi cher qu’à Furn el-Hayek ! Sur le marché des reventes, la grille des prix démarre à partir de 3 250 dollars le m2.
La demande d’appartements à louer étant forte, les loyers ont beaucoup augmenté et varient de 100 à 150 dollars le m2 par an. Mar Mikhaël est recherché par de jeunes étrangers qui sont séduits par l’ambiance festive.
À l’opposé, les embouteillages quotidiens et les nuisances sonores font fuir les familles avec des enfants. Les appartements les plus demandés sont ceux affichés de 1 000 à 1 500 dollars par mois. Au-delà de 2 500 à 3 000 dollars mensuels, l’intérêt est limité.
Les bordures de Mar Mikhaël intéressent également les compagnies à la recherche de bureaux. Proche du port et situé à l’entrée nord de Beyrouth, le quartier affiche quelques atouts. Le secteur autour du bâtiment d’EDL a la cote comme le prouve les taux d’occupation et de vente des immeubles Royal Tower et Portside.