Si la rue Hamra est une adresse commerciale appréciée des grandes enseignes locales et internationales, en revanche, elle n’est plus une adresse d’affaires recherchée. Cette décote s’explique par un stock vieillissant, une accessibilité difficile et une pénurie de parkings.

La rue Hamra compte 24 immeubles de bureaux. Certains d’entre eux tels que Étoile, Eldorado, Piccadilly, Saroulla, Farah Center, Strand ont fait la gloire du quartier au début des années 1970. Puis beaucoup ont été occupés par des réfugiés durant la guerre civile. L’immeuble al-Hamra où se situaient le café de Paris et le cinéma al-Hamra ne s’en est jamais remis. Il est aujourd’hui abandonné.
Outre ces immeubles d’affaires, la rue Hamra compte également douze immeubles mixtes avec des appartements et des bureaux. L’association est surprenante, mais fait partie des caractéristiques du paysage urbain du quartier.
Les nouvelles constructions sont rares. Il est vrai que les parcelles susceptibles d’être loties ne sont pas nombreuses. Hamra 1711 qui accueille les sièges sociaux de BA United Holding et Dareen International est le dernier projet d’affaires inauguré en 2013. Les deux autres immeubles d’affaires les plus récents, Taj Tower et Hamra Square, ont été construits à la fin des années 1990.
En fin de compte, seule une poignée de compagnies de renom comme Fransabank, Oxfam, Ramco Contracting, Info Pro et Cyberia ont leur siège social rue Hamra.
La dynamique de la rue est surtout pénalisée par la vétusté de son parc de bureaux. La grande majorité du stock se trouve dans des immeubles anciens âgés de 40 à 50 ans qui vieillissent mal. Les bureaux sont mal entretenus, les entrées des immeubles sont dégradées, sans charme, certains ont des espaces communs dans un état lamentable. Aucun effort n’est entrepris pour les réhabiliter et les moderniser. Ce manque d’initiatives est dû au fait que plusieurs bureaux sont sous le régime des anciens loyers et leurs propriétaires ne voient aucun intérêt à entretenir des propriétés qui ne leur rapportent presque rien.
Résultat, la rue Hamra fait pale figure devant le centre Gefinor et les nouveaux immeubles de cliniques et de bureaux autour de l’hôpital américain (AUBMC) où les loyers varient de 250 à 300 dollars le m2 annuel et les ventes de 5 000 à 5 500 dollars le m2.
Elle souffre aussi de l’absence de parkings – on n’en trouve que quatre tout au long de la rue qui mesure un kilomètre. C’est devenu un cauchemar de trouver des places disponibles pour se garer.
Tous ces désavantages se traduisent par des loyers en baisse de 10 % en moyenne par rapport à 2014. Les produits bas de gamme varient autour de 140 à 175 dollars le m2. Les bureaux plus récents et décents avec une place de parking sont proposés entre 200 et 225 dollars le m2.
Malgré des loyers relativement bon marché, la demande stagne et reste locale de la part de petites compagnies à la recherche de bureaux de 75 à 150 m2. Mais certains bureaux ne sont pas loués depuis plusieurs mois. Le stock disponible peine à s’écouler.
Parallèlement, le stock à la vente est rare. Les prix doivent représenter 5 % de la valeur locative.