Intercalée entre Hamra et Bliss, Makdessi est l’une des rues marchandes les plus dynamiques du quartier Hamra. À proximité de l’AUB et l’AUBMC, Makdessi n’a pas la notoriété de la rue Hamra mais a réussi au cours de l’histoire à s’imposer comme une destination recherchée principalement orientée vers la restauration et l’habillement masculin avec quelques boutiques connues comme GS et Moustache. Certaines enseignes font même partie du patrimoine de la rue comme Balaa Shoes, De Prague, Condas et Mixed Nuts. Avec des loyers de 350 à 600 dollars le m2, la rue Makdessi s’est imposée comme une alternative pour les commerces qui ne peuvent pas s’offrir une place le long de la rue Hamra, celle-ci s’étant accaparée les franchises internationales. Parfaitement rectiligne, la rue Makdessi s’étire sur un kilomètre et se structure autour de trois entités avec des dynamiques spécifiques.
Entre l’hôtel Cavalier et la banque HSBC, la rue est dominée par des commerces liés à l’équipement de la personne (habillement, chaussures, lingerie, vêtement de sport). La dynamique est concentrée autour du mégastore GS, un espace de trois étages inauguré à la fin des années 1990. Les rez-de-chaussée des immeubles Serhal-Massabki et Samaha sont connus pour leurs boutiques d’habillement pour hommes.
C’est la seule partie de la rue qui a réussi à attirer des franchises internationales comme Adidas, Original Marines, Hallmark et Pablosky. Le reste de la rue ne compte que des enseignes locales. Ces marques sont surtout les recalées de Hamra – c’est-à-dire des enseignes qui n’y ont pas trouvé de place.
Actuellement, une boutique de 55 m2 est proposée à 2 900 dollars par mois, soit un loyer pondéré de 600 dollars par m2 au rez-de-chaussée.
La partie centrale de Makdessi (de la banque HSBC à la boutique Moustache) a connu de 2007 à 2012 un boom de la restauration. Le “tsunami” des bars et des restaurants a démarré avec la réouverture en 2005 du restaurant De Prague. Le succès rapide a incité la curiosité des professionnels qui ont vu en Makdessi une destination pour les noctambules de Hamra. Les ouvertures se sont succédé avec Rouge, Olio, Soto, Ka3akaya, Gloria Jeans Café.
L’apogée a été la réussite de The Alley – un étroit passage entre les rues Hamra et Makdessi où se trouve Dany’s Pub. Au total, ce passage de 50 mètres de long a compté jusqu’à huit bars.
Puis la dynamique s’est progressivement essoufflée à partir de 2013-2014. Certains ont mis la clé sous la porte.
Aujourd’hui, l’intérêt des professionnels est au ralenti – The Alley est quasiment vide.
Le projet The Courtyard – avec cinq restaurants/bars ouverts en 2014 – a redonné un nouvel élan, mais cela risque d’être éphémère tant la vie nocturne à Beyrouth s’est actuellement orientée vers des quartiers plus à la mode comme Mar Mikhaël et Badaro.
Ce déclin de la restauration s’observe également à la fin de la rue Makdessi qui avait connu une fulgurante dynamique avec l’ouverture de plusieurs bars dont Rabbit Hole et Li-Beirut. Seules une poignée d’enseignes se maintiennent. Ce tronçon de Makdessi a repris son train-train d’avant perpétué par la présence de plusieurs boutiques désuètes encore sous la loi des anciens loyers.
Toutefois, la rue Makdessi maintient son rang grâce à la présence de quelques banques : SGBL, LGB, HSBC, BankMed, Syrian Lebanese Commercial, BLS et Arab Bank. Plusieurs hôtels (Marble Tower, Serenada Golden Tulip, Queen’s Suite, White House, Casa Lina, Bayoud, M Suites et prochainement l’hôtel Gems) y génèrent un flux de touristes, ce qui permet à la rue de rester animée quelles que soient les logiques des restaurants et des bars qui ont affecté les prix des locaux au cours des dix dernières années.
Actuellement, les loyers varient en fonction de l’emplacement et de la surface de 350 à 600 dollars le m2 par an. Ils sont en baisse de 10 à 20 % depuis deux ans. Logiquement, les extrémités de la rue (avant l’hôtel Cavalier et autour du supermarché TSC) sont les moins chers, de 350 à 450 dollars le m2 par an.
Mais globalement les tarifs restent compétitifs par rapport à ceux de la rue Hamra qui s’étirent de 700 à 1 200 dollars le m2 par an. Ainsi, Makdessi demeure une alternative à moindre coût. Les disponibilités sont rares.