La structure commerciale des Souks de Beyrouth ne cesse de se diversifier et de s’étoffer avec de nouvelles enseignes. Après l’ouverture d’un vaste complexe de 14 salles de cinéma fin 2013 et d’une nouvelle aire de restauration début 2015, depuis quelques semaines, le chantier d’un grand magasin vient de démarrer.

Fin 2010 après plusieurs reports et malgré les critiques de nombreux détracteurs nostalgiques des anciens souks des années 60-70, la société Solidere inaugurait la première phase du projet des Souks de Beyrouth, un centre commercial au cœur du centre-ville. Depuis, ce temple du shopping est devenu un espace de déambulation et de détente avec ses esplanades et ses larges allées parfois couvertes ou à ciel ouvert. Mais ce beau décor n’a pas empêché les couacs. Bien que les Souks de Beyrouth se structurent autour de plusieurs axes majeurs, ils comptent aussi des ruelles secondaires peu fréquentées et parfois vides.
Ainsi, les fermetures d’enseignes sont fréquentes. Les échecs concernent surtout de “petites” enseignes et non pas les grandes franchises à la notoriété internationale. Et, le plus souvent, les emplacements libérés sont repris. Ce jeu des chaises musicales n’a rien d’anormal, cela arrive à tous les autres centres commerciaux de Beyrouth. Et le taux d’occupation des Souks de Beyrouth se situe entre 90 et 95 %.
Si les Souks de Beyrouth sont une adresse commerciale, ils sont également une destination d’affaires avec plusieurs étages de bureaux, essentiellement situés le long des rues Weygand et Allenby. Ce stock fait partie des produits haut de gamme du centre-ville avec des prestations de qualité, des entrées sécurisées, entretenues et indépendantes. Les loyers varient de 300 à 325 dollars le m2 annuel sans les charges.
Depuis son inauguration fin 2010, la structure commerciale des Souks de Beyrouth ne cesse de se diversifier. Toutefois, la politique de Solidere reste orientée vers des enseignes locales et internationales haut de gamme comme le prouvent les ouvertures en 2014 de Tabbah et Mauboussin. Au final, les Souks sont surtout une destination élitiste. Cette étiquette leur permet de se distinguer des centres commerciaux plus grand public comme CityMall et Beirut City Centre.
Les Souks de Beyrouth ont également amélioré leur offre de cafés et de restaurants qui était leur point faible. Désormais, ils comptent une vingtaine d’établissements. Malgré les fermetures de Bali Balima, Sweet Tea, Le Stay, Momo at the Souks, From the Tree, Café M., Solidere a cédé au raz-de-marée des enseignes déjà surreprésentées à Beyrouth comme Starbucks, Casper & Gambini’s, Haagen-Dazs, Dunkin’ Donuts, Kabab-ji, Roadster, Zaatar Wa Zeit, Pinkberry. Il n’est plus question pour Solidere de refuser comme en 2010 d’avoir des enseignes déjà implantées à Beyrouth.
La grille des loyers dans les Souks de Beyrouth dépend des emplacements et de la notoriété du locataire. Mais il est évident, voire normal que certaines enseignes bénéficient de faveurs. Beaucoup de franchises sont aux mains des mêmes groupes commerciaux comme TSG (Aizone, Camper, Chloé), Azadea (Zara, Mango, Massimo Dutti, Gap) et Dareen International (H&M, Body Shop, Starbucks). À eux trois, ils comptent plus de 30 boutiques. Dans un contexte de baisse des loyers commerciaux dans l’ensemble de Beyrouth depuis 2013, des réajustements ont été faits. Selon l’agence de conseil immobilier Ramco, la majorité des loyers se situerait dans la fourchette de 500 à 1 200 dollars le m2 annuel.
Le démarrage de la seconde phase des Souks avec la construction d’un complexe de restaurants (dont The Butcher Shop) et surtout d’un grand magasin dessiné par l’architecte irako-britannique Zaha Hadid amorce une nouvelle dynamique. Celle-ci s’ajoute aux ouvertures prochaines de Cosmo City, un espace de jeux sur 1 500 m2 et il semblerait d’une salle de sport.
Incontestablement, les Souks de Beyrouth cherchent à densifier son offre afin de se préparer au mieux à l’échéance de 2018 avec l’ouverture d’un concurrent potentiel : Verdun Mall.