Dans un contexte économique morose lié à la dégradation de la situation sécuritaire locale, le marché immobilier d’affaires fait de la résistance. Le centre-ville de Beyrouth est l’un des premiers concernés. Depuis plusieurs mois, les bureaux y sont moins demandés qu’auparavant. Toutefois, cette accalmie ne se traduit pas nécessairement par une baisse généralisée des loyers. Ces derniers restent relativement stables malgré quelques réajustements ponctuels.
Selon The Quarterly de la société Ramco Real Estate Advisers, les loyers des bureaux dans le périmètre de Solidere varient du simple au double en fonction de la qualité et de l’emplacement géographique. Les valeurs locatives s’étalent de 200 à 400 dollars le m2 par an.
Premier centre d’affaires du Liban avec plus de 140 immeubles de bureaux, le centre-ville totalise environ 430 000 m2 de bureaux, auxquels vont s’ajouter 35 000 m2 actuellement en construction. À ce jour, le taux d’occupation tourne autour de 80 %, il est relativement stable depuis 2012. L’état des bureaux disponible varie d’un immeuble à l’autre, puisque certains produits sont sur le marché depuis des années tandis que d’autres ont un taux de vacances court.
La grande majorité des immeubles de bureaux du centre-ville sont d’anciens bâtiments rénovés à partir de la fin des années 1990. Sans parking, souvent mal entretenus et négligés, ces produits ne séduisent plus. Pourtant, les surfaces proposées de 100 à 150 m2 sont recherchées. Mais, beaucoup de ces immeubles se trouvent dans le secteur de la place de l’Étoile qui est de moins en moins appréciée par les compagnies locales. Les loyers y sont en baisse et oscillent entre 200 et 250 dollars le m2. Cette zone est pénalisée par la présence de plusieurs institutions étatiques (quelques ministères et le Parlement) qui ont des mesures de sécurité draconiennes. De plus, l’hécatombe commerciale avec la multiplication des fermetures de boutiques dans ce secteur offre un triste paysage peu compatible avec la vie d’un centre d’affaires. Pour ces raisons, les compagnies préfèrent s’implanter dans d’autres secteurs du centre-ville.
Proche des Souks de Beyrouth, le quartier Foch-Allenby qui compte également des immeubles anciens rénovés jouit d’une bien meilleure notoriété que le secteur Maarad et la place de l’Étoile. Les petites unités (rues Uruguay, Foch, Weygand et Abdel Malek) y sont appréciées et peuvent se négocier autour de 300 dollars le m2. Le secteur bénéficie également de la présence d’immeubles de bureaux construits il y a une dizaine d’années. Ces produits correspondent mieux à la demande actuelle avec des espaces ouverts et parfois des parkings. Le quartier séduit avec ses rues piétonnes et ses franchises internationales. Cette spécificité en fait une destination d’affaires reconnue où les loyers varient globalement de 275 à 300 dollars le m2. La proximité du parking des Souks de Beyrouth favorise également son accessibilité.
Les produits hauts de gamme nouvellement construits avec des entrées élégantes se trouvent le long de la rue Omar Daouk et l’avenue du Parc. La présence des sièges sociaux de la banque Audi et de M1 (groupe Mikati) ont contribué à en faire une adresse de prestige.
Plusieurs immeubles y offrent des prestations impeccables. Situés dans des immeubles de renom avec des espaces ouverts et des facilités de parking, ils sont des adresses recherchées par les sociétés locales et les représentations internationales. Bien que construit à la fin des années 1960, le Starco reste également un centre d’affaires apprécié.
Les loyers affichés des bureaux souvent à l’état brut (c’est-à-dire encore en béton) à Minet el-Hosn varient de 350 à 400 dollars le m2 annuels.