Un article du Dossier

Le luxe mise sur un regain de confiance

Grossiste, agent et détaillant d’une quarantaine de marques de vêtements, de chaussures et d’accessoires haut de gamme au Liban et dans la région, Gedeon & Co. est notamment le représentant de l’entreprise de chaussures et de maroquinerie de luxe italienne, Salvatore Ferragamo, dont il opère la boutique au centre-ville.
« Les conditions difficiles du marché m’ont obligé ces dernières années à m’impliquer davantage dans le commerce de détail », affirme Toni Gedeon, qui a repris les rênes de l’entreprise familiale en 1982. « Alors que tout le secteur du luxe est en crise, nous avons réussi à maintenir les ventes de la boutique, et même à les augmenter légèrement », se félicite-t-il. Cette résistance, le président de la société l’explique en partie par le positionnement de la marque. « Toutes nos marques proposent des modèles plutôt classiques. Les produits intemporels sont plus faciles à acheter en temps de crise que ceux qui sont très sensibles aux effets de mode », dit-il. L’approche adoptée par la société a également contribué à fidéliser la clientèle locale. « Près de 90 % des acheteurs aujourd’hui sont des Libanais. Ces derniers sont beaucoup plus pointilleux que les touristes sur la qualité du service, le choix des produits et les prix. Nous avons donc réorienté notre politique d’achat pour satisfaire au mieux les attentes de nos clients », explique Toni Gedeon. Selon lui, la boutique a également décidé de se différencier par son service, en investissant sur des professionnels de vente qualifiés.
Au niveau des prix, « les commerçants se sont engagés dans une guerre des soldes, constate-t-il. Nous refusons d’entrer dans cette logique, mais cette tendance nous oblige à faire aussi des gestes commerciaux ».
À l’avenir, Gedeon & Co. envisage la piste du commerce électronique, particulièrement porteur dans le segment de la maroquinerie. « À terme, les achats en ligne pourraient représenter 30 % des ventes de sacs », estime-t-il, en soulignant toutefois qu’il s’agit « d’un autre métier, avec une logistique complètement différente ».
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