La version anglaise du site du quotidien al-Akhbar cesse ses activités. Les derniers articles publiés en page d’accueil datent du 6 mars. Un bandeau jaune vient préciser que le site « passe par une phase de transition » et reste ouvert pour les archives, ajoutant que tout nouveau contenu sera à présent publié sur le site en langue arabe. Une nouvelle surprenante y compris pour le personnel à qui l’on expliquait quelques jours avant cela la stratégie de l’entreprise concernant le lancement de la version papier d’al-Akhbar en anglais pour l’été. Interrogés par Le Commerce du Levant les journalistes racontent la fin d’une aventure commencée il y a trois ans et demi. Malgré le contexte économique difficile que traverse la presse libanaise, un projet d’édition imprimée en anglais, le Beirut Bulletin, était dans les tuyaux depuis l’automne. Le 27 février, les journalistes du Web disent avoir été informés que leurs nouveaux contrats seraient établis sous peu pour prendre leurs fonctions dans la nouvelle rédaction. Quelques jours plus tard on leur présente même la nouvelle maquette du site Internet qui devait être rénovée pour effectuer la transition avec le papier. Finalement le 6 mars, une nouvelle réunion est organisée. L’annonce est brutale : faute de financement, le journal ne sera pas lancé, le site Internet n’a plus lieu d’être, les dix-huit employés de la rédaction du site sont licenciés. Du côté de la rédaction on se refuse pour le moment à tout commentaire sur cette décision. Al-Akhbar est un quotidien arabophone lancé le 14 août 2006 avec un investissement initial de 5 millions de dollars par les journalistes libanais Joseph Samaha (décédé en 2007) et Ibrahim al-Amine. Les affinités de ce dernier avec le Hezbollah classent le titre dans sa ligne politique, dans un paysage médiatique où la plupart des journaux et des chaînes de télévision sont liés à des partis ou des courants politiques. On ignore cependant la nature exacte des financements dont il bénéficie, sachant qu’à l’origine le titre avait été fondé par des hommes d’affaires et des hommes politiques libanais.