Un article du Dossier

Chiffres-clés 2011 : la récession évitée de justesse

La Bourse de Beyrouth a été sévèrement affectée par le climat politique interne tendu au premier semestre 2011, ainsi que par l’instabilité régionale et par la crise financière internationale. L’indice BLOM, qui mesure la capitalisation de toutes les sociétés cotées à la Bourse de Beyrouth, a baissé de 20 % en 2011. Il avait déjà chuté de
10,7 % en 2010. Son action phare, Solidere, qui est aussi la plus vulnérable à la situation politique, avait déjà perdu 20 % en 2010, elle en perd plus de 33 % en 2011.
En comparaison, le prix moyen des actions a diminué de 12,7 % sur le marché arabe.
Les chiffres publiés par la Bourse de Beyrouth indiquent que 77,5 millions d’actions ont été traitées durant 2011, en chute de 53 % par rapport à l’année précédente. Le chiffre d’affaires global a totalisé 515 millions de dollars, en baisse de 72,5 % par rapport à 1,87 milliard de dollars en 2010. La capitalisation du marché a, quant à elle, chuté de 19 % depuis fin décembre 2010 à 10,2 milliards de dollars.

Demande stable sur les obligations

Le marché obligataire a quant à lui subi deux influences contraires, qui ont maintenu son activité à un niveau relativement stable. Selon les analystes de la Bank Audi, l’instabilité politique régionale a dissuadé de nouveaux placements en provenance de l’étranger sur le marché des eurobonds, pendant que la crise de la dette européenne a poussé des investisseurs étrangers qui détenaient des eurobonds libanais à les vendre afin de compenser les pertes subies sur les marchés internationaux. En contrepartie, la demande des investisseurs locaux est restée soutenue en 2011, favorisée par la liquidité primaire en devises des banques commerciales qui a atteint 37 milliards de dollars en décembre 2011.
Le rapport trimestriel de Bank Audi avance que le rendement moyen sur les eurobonds a affiché une augmentation modérée de 30 points de base pour atteindre 4,42 % en décembre 2011. Le spread moyen s’est élargi de 139 points de base pour atteindre 321 points de base en raison d’une augmentation des rendements sur les eurobonds libanais et d’une baisse notable des rendements de référence internationaux : les bons du Trésor américains ont en effet servi de valeur refuge à la suite des inquiétudes sur la dette européenne et sur les perspectives de l’économie mondiale.
Le gouvernement libanais a été très actif en 2011 sur le marché des eurobonds. En mai, il a réalisé une opération de swap entre un eurobond d’un milliard de dollars et une nouvelle émission à deux tranches ; en juillet, il a réalisé une émission à deux tranches de 1,2 milliard de dollars, dont les recettes ont été partiellement utilisées pour refinancer un eurobond de 750 millions de dollars venant à échéance en août ; et en novembre, il a réalisé un swap de près de deux milliards de dollars. Au total, 34,3 % des instruments de dettes venant à échéance en 2012 ont été échangés.
Les agences de notation ont toutes baissé la perspective du Liban de “positive” à “stable” en début d’année, tout en maintenant la note de la dette souveraine à B1 pour Moody’s, B pour Fitch, et B/B pour Standard and Poor’s. Ces notations ont été maintenues le reste de l’année.
Les spreads sur les certificats de dépôts (CDS) à cinq ans, mesure de perception du risque de marché, ont augmenté de 167 points de base au Liban en 2011, pour atteindre 471 points de base en décembre.

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