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Chiffres-clés 2011 : la récession évitée de justesse

2010 avait été une année record pour le tourisme au Liban, avec 2,17 millions de personnes enregistrées. 2011 n’a pas pu tenir le rythme : le nombre de touristes a chuté de 23,7 % à 1 655 051 personnes, selon les chiffres du ministère du Tourisme.
Cette chute est en partie due au climat d’insécurité qui a affecté le Moyen-Orient en 2011, entre les révolutions tunisienne, égyptienne, libyenne, bahreïnienne et syrienne. La région dans son ensemble a ainsi vu le nombre de touristes diminuer de 8 % selon les chiffres de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT). Le Liban a enregistré la cinquième plus importante baisse du nombre de touristes après la Tunisie (-30,7 %), Bahreïn (-32,7 %), l’Égypte (-33,2 %) et la Syrie  (-41 %).
L’instabilité en Syrie a notamment perturbé le passage des touristes empruntant la voie terrestre : les touristes arabes qui se rendaient au Liban par la route de Deraa en Syrie ne prenaient pas le risque de voyager, même si officiellement le trajet était encore “sécurisé” en juillet dernier. Quitte à prendre l’avion, les touristes de la région ont préféré se diriger vers la Turquie, considérée plus sûre.
La date du ramadan (mois de jeûne musulman), en août 2011, a également affecté le nombre de visiteurs arabes et asiatiques : ils étaient respectivement 35 % et 34,3 % en moins qu’en 2010 à avoir visité le pays du Cèdre. Les visiteurs en provenance d’Europe ont baissé de 11,6 %, ceux venant des États-Unis de 10,5 %.
Les Arabes sont restés le premier groupe de touristes au Liban ; ils ont représenté 35,1 % des personnes à avoir foulé le pays du Cèdre. Ils ont été suivis par les Européens (29,3 %), les Asiatiques
(14,8 %) et les Américains (13,5 %).
La baisse du tourisme en 2011 s’est reflétée dans le taux d’occupation des hôtels : 739 066 personnes ont occupé des chambres d’hôtel et des appartements meublés en 2011 au Liban où elles ont passé 1 741 802 nuitées, en baisse de 15,8 et 17,3 % respectivement par rapport à 2010.
Il s’agit de la première contraction enregistrée depuis 2007, lorsque, à la suite des événements de Nahr el-Bared, le nombre de personnes ayant utilisé des chambres d’hôtel avait chuté de 5,8 % et le nombre de nuitées avait baissé de 14,4 % par rapport à 2006.
Les clients des hôtels provenant de 165 pays ont dépensé au total 104,5 millions de dollars en frais de logement en 2011, en baisse de 17,3 % par rapport à 2010 (126,4 millions de dollars). Les ressortissants arabes, ainsi que les Libanais, ont représenté 70,7 % du total des clients, contre 69,8 % en 2010.
Cette tendance baissière semble se poursuivre en 2012. À fin mars, le nombre de touristes avait baissé de 7,9 %, malgré la campagne de promotion du pays à l’international. Les touristes arabes ont ceci dit répondu présents : +21,8 % en janvier, +9,2 % en février. Un article de Reuter fin mars, qui reprenait la classification par le site de voyage Cheapflights du Liban dans le top 10 des destinations où fêter Pâques, aura peut-être des effets positifs. Le Liban y arrivait en troisième position, après l’Argentine et la Grèce.

 

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