Les frais de scolarité dans les écoles privées à Beyrouth et sa périphérie varient en moyenne entre 5 000 et 10 000 dollars par an, avec certains établissements qui se situent en dessous de cette fourchette (comme le Collège des sœurs des Saints-Cœurs Sioufi), ou d’autres qui dépassent la barre des 15 000 dollars (American Community School). Les écoles qui proposent un programme américain et préparent à l’entrée dans les universités américaines sont les plus onéreuses. Les frais de scolarité sont versés progressivement – chaque trimestre – et incluent parfois fournitures scolaires, uniformes ou assurances, même si ce n’est pas systématiquement le cas. Par exemple à l’Eastwood College, seul établissement du Liban à avoir remplacé les livres scolaires par des iPad, cette nouvelle technologie coûte 500 dollars supplémentaires par an à chaque élève. D’autres établissements prévoient un montant additionnel pour les uniformes, c’est le cas notamment du Lycée Sagesse (260 dollars/an). En dehors des frais basiques de scolarité, la grande majorité des établissements prévoient une somme à verser lors de la première inscription (de 100 à 4 000 dollars), à laquelle il faut ajouter des frais de dossier à payer chaque année (de 50 à 200 dollars en moyenne). Les activités sportives et culturelles ou les sorties et voyages scolaires représentent aussi des coûts supplémentaires. Le Lycée Abdel Kader prévoit ainsi 550 dollars de « frais annexes » qui englobent toutes ces prestations. Dans nombre d’écoles, les activités extrascolaires sont payantes, mais optionnelles. D’autres dépenses ne sont pas obligatoires, mais souvent à comptabiliser, comme le ramassage scolaire. Les écoles proposent des formules avec aller simple ou aller-retour. Les tarifs varient selon la distance parcourue, mais se situent dans une fourchette de 800 à 1 200 dollars par an. La cantine enfin n’est pas toujours proposée et, le cas échéant, se limite souvent au cycle primaire ; au collège ou au lycée, ce sont plutôt des formules de snack qui sont proposées aux élèves pour des budgets additionnels.
Dans la majorité des établissements, les frais de scolarité continuent d’augmenter chaque année – de 5 à 10 % en moyenne – même lorsque les salaires des professeurs n’évoluent pas. « Cette année, l’augmentation a été de 6 %, nous revoyons à la hausse nos tarifs chaque année pour tenir compte de l’augmentation des coûts ou de l’évolution du nombre d’élèves par classe. Les salaires des enseignants représentent environ 70 % de nos frais de scolarité », explique Bruno Sion, recteur du Collège Notre-Dame de Jamhour. « Nous augmentons nos frais de 4,5 % en moyenne chaque année, car nous utilisons un système qui accroît graduellement les salaires des professeurs », affirme un responsable de l’American Community School. D’autres établissements ne modifient pas systématiquement leurs frais de scolarité. « Il peut se passer plusieurs années sans changement. Tout dépend de l’évolution des salaires des professeurs. La loi prévoit que les établissements doivent consacrer 65 % de leur budget aux salaires. Toute augmentation des frais de scolarité doit être validée au préalable par deux membres du comité des parents », soutient Sami Mitri, directeur administratif du collège Melkart. Les établissements pourraient augmenter de manière substantielle leurs frais de scolarité dans l’hypothèse d’une réévaluation des salaires des enseignants du privé. Mais ceux-ci ont jusqu’à présent été exclus du projet de revalorisation des salaires en discussion au Parlement, qui prévoit d’accorder six échelons à leurs collègues du secteur public.