La part des services et du commerce dans l’économie libanaise est prédominante. Les services non marchands de l’administration se situent autour de 11 %, le commerce autour de 24 %, le logement (y compris les loyers imputés, c'est-à-dire ceux théoriquement versés à eux-mêmes par les ménages propriétaires du logement qu’ils occupent) à 7 % et les autres services autour de 25 %. L’ensemble pèse pour plus des dieux tiers du PIB. En y ajoutant le transport et les communications, on arrive aux trois quarts.
Sur la durée, on peut constater certaines tendances :
• Après avoir baissé durant les années de guerre, la part de l’administration se situe aujourd’hui à son niveau des années 1970.
• Après une érosion due à l’inflation galopante et au blocage des loyers, la part du logement retrouve ses niveaux historiques, entre 7 et 9 % du PIB.
• La part du commerce stagne, voire recule, alors que la part des autres services augmente fortement en fait jusqu’au double de leurs niveaux d’avant-guerre.
Si l’on regarde la composition interne du secteur des services (sur la base des Comptes économiques établis sous la direction de Robert Kasparian et avec quelques hypothèses complémentaires), on constate que l’essentiel de la valeur ajoutée de la “branche des services” se réalise dans l’éducation, le logement, les services financiers et la santé ; les services personnels, et les hôtels et restaurants venant en complément. On voit bien que l'essentiel des services sont destinés au marché domestique et ne sont pas échangeables (ou sinon très marginalement). L'effet prix est donc probablement très important alors que les gains de productivité sont sans doute faibles.


Économiste. www.charbelnahas.org


Tableaux et graphes inclus dans la version pdf.