Le BDL Accelerate organisé fin novembre fera date. Il démontre, par la qualité des intervenants et le niveau des interactions, que l’émergence d’un véritable pôle numérique régional au Liban relève du possible. La Banque centrale a fourni, via sa circulaire 331, les moyens financiers de l’éclosion d’un secteur en gestation, et elle a démontré avoir conscience que sa mue en véritable écosystème dépasse la seule question de l’accès aux capitaux. De la nécessité d’avoir des figures emblématiques pour inspirer les nouveaux entrants et leur transmettre leur expérience, à celle de structures d’accompagnement des jeunes pousses en passant par l’investissement dans le capital humain… Les facteurs de réussite de ce défi sont nombreux à relever.
Le hic, c’est que cette initiative et cette prise de conscience soulignent en creux la triste habitude du pouvoir politique à se défausser de ses responsabilités de planificateur et de régulateur sur une institution en rien habilitée pour cela. Or l’écosystème numérique comme l’ensemble de la communauté des citoyens méritent un État capable de fournir a minima des infrastructures dignes de ce nom, un cadre législatif répondant aux bouleversements économiques et sociaux engendrés par cette nouvelle révolution industrielle et, plus globalement, une vision à même de souder les forces vives de la nation autour d’autres choses qu’un slogan. Bref, que nos “élus” puissent démontrer le même empressement à accélérer l’écosystème Liban qu’à proroger leur charge.