Deux attentats en deux jours inaugurent le début de l’été libanais. Cela signifie-t-il que la trêve annonciatrice d’un retour des touristes est déjà terminée ? Non, semblent dire les principaux concernés qui continuent d’affirmer la situation « sous contrôle ». La formation du gouvernement de Tammam Salam, malgré la vacance présidentielle qui s’en est suivie, est surtout la traduction d’un accord politique et sécuritaire destiné à empêcher le Liban d’être emporté dans le cycle de violences qui s’étend aujourd’hui de Syrie à l’Irak. Que le nouveau filet sécuritaire laisse échapper des kamikazes entre ses mailles est une chose ; que le filet se détende à nouveau sous l’effet de la nouvelle donne produite par la poussée de l’État islamique en Irak et au Levant en serait une autre. Les Libanais pour qui l’horizon de prévision ne dépasse jamais quelques semaines attendent de comprendre. L’enjeu est économique dans la mesure où le modèle libanais est en partie construit sur la “bouffée d’oxygène” apportée régulièrement par ces expatriés et touristes à fort pouvoir d’achat qui viennent huiler les quelques rouages encore actifs d’un système globalement défaillant. Quant à ceux qui réussissent, cela fait longtemps qu’ils ont réduit leur voilure libanaise au strict minimum, pour concentrer l’essentiel de leur activité hors des frontières.