L’accord, signé fin décembre, précise les modalités de la couverture santé des retraités du secteur bancaire.

L’Association des banques (ABL) et la Fédération des employés de banque (FSEB)  ont signé, fin décembre, la reconduction de la convention collective des employés de leur secteur, dont les effets s’étendent jusqu’à décembre 2017.
Garante des droits des employés de la banque depuis 1971, la convention collective des banques, renouvelée normalement tous les deux ans, définit entre autres la grille des salaires versés et le temps de travail. Elle garantit également l’assurance médicale ou les indemnités de scolarité ou de déplacement, et organise les congés et les activités syndicales. Elle concerne aujourd’hui quelque 22 000 salariés.
Par rapport à la précédente version, cette nouvelle mouture ne change que peu d’éléments. Ainsi, la grille des salaires ou le calcul des indemnités (frais de scolarité pour les enfants, frais de déplacement…) demeurent inchangés.
La nouvelle convention précise, en revanche, les modalités de la couverture santé des retraités du secteur bancaire (article 49). Depuis la convention collective de 2013-2014, les banques garantissent en effet à leurs anciens employés (ainsi qu’à leur époux), la continuité de leur assurance santé privée. À charge, pour eux, d’en payer les cotisations.
« Nous avons accepté de ne pas renégocier la grille des salaires, entre autres, en échange d’une avancée significative sur la couverture maladie des retraités du secteur bancaire », explique Georges Hajj, président de la Fédération des employés de banque (FSEB).
La FSEB espère ainsi favoriser l’adhésion des banques à la Mutuelle des employés de banque (MEB), une structure fondée en 2008 par la Fédération syndicale, mais indépendante de celle-ci structurellement et financièrement. Jusqu’à présent, la MEB n’avait pas réussi à générer un mouvement d’adhésion global : elle ne compte que 17 établissements adhérents et couvre quelque 4 000 employés, soit 20 % des effectifs.
Un piètre engouement que différentes réticences expliquent.
« Les expériences existantes, à l’image  de la Caisse nationale de Sécurité sociale, toujours en déficit, ou d’initiatives menées par différents ordres professionnels (avocats, ingénieurs, médecins…), ne nous semblaient pas suffisamment encourageantes pour nous lancer à notre tour. La réussite − ou,  plus essentiel, la durabilité − de tels régimes d’assurance médicale, après la retraite, suppose l’adhésion d’un très grand nombre… Cela exige de ce fait d’être entrepris sur un plan national et non sectoriel », assure ainsi Makram Sader, président de l’Association des banques du Liban (ABL).
Mais la réticence de l’organisation patronale était surtout liée à ce qu’elle estimait être « un manque de gouvernance » de la mutuelle dont les statuts et la gestion ne lui semblaient pas suffisamment encadrés. « Les dirigeants de la mutuelle ont pris différents engagements, inscrits dans la nouvelle convention, qui garantissent la transparence et la bonne gouvernance de l’institution », ajoute Makram Sader.
Outre un audit interne, la mutuelle sera désormais auditée par un cabinet d’expertise indépendant, en l’occurrence PwC.
Exemptée de timbres et de certaines taxes, cette mutuelle se veut à terme 20 à 30 % plus compétitive qu’un assureur privé. « Il n’y a pas de coût d’acquisition ni de marges commerciales liés aux intermédiaires dans le système de mutuelle régie par une loi de 1976, qui s’inspire de la législation française. Cela nous  donne un vrai avantage concurrentiel, pour peu que nous atteignions une masse critique suffisante, que j’estime à environ 10 000 adhérents », assure Georges Hajj, qui dirige la MEB, jusqu’à l’élection de son nouveau bureau, prévue en avril prochain.