Les phénomènes migratoires sont aussi vieux que le monde. Les hommes se déplacent depuis toujours en fonction des ressources disponibles : les évolutions démographiques se sont longtemps ajustées aux phénomènes climatiques, sanitaires et technologiques et les thèses sur l’existence de races biologiques ont fait long feu.
Le renforcement des États s’est accompagné d’un contrôle de plus en plus serré sur les populations dont les effectifs soutiennent la production et alimentent les armées.
La formalisation des frontières étatiques permet désormais de différencier les flux migratoires internes et ceux qui supposent des franchissements de frontières. Les départs sont alors qualifiés d’émigration, alors que les entrées correspondent à de l’immigration.
On estime que plus de 180 millions de personnes (3 % de la population mondiale) vivent en dehors de leur pays de naissance. Cette proportion est appelée à augmenter du fait de plusieurs facteurs : les différences considérables de revenu par tête combinées au degré d’avancement très différent du processus de transition démographique entre les pays. Les pays riches voient leur richesse par tête s’accroître alors que leur population vieillit et diminue, tandis que la population des pays pauvres et en particulier leur population en âge actif augmente encore de manière soutenue. À cela s’ajoute l’insécurité persistante dans plusieurs régions du monde.