Des représentants de la société canadienne Research In Motion (RIM), constructeur du BlackBerry, sont venus au Liban en septembre pour discuter avec les autorités des préoccupations concernant la sécurité des données transitant par ses serveurs, a déclaré le ministre des Télécommunications Charbel Nahas dans une interview à Reuters. Il a ajouté avoir bon espoir que les discussions soient fructueuses.
Le problème réside dans la difficulté pour un Etat de surveiller les différentes communications effectuées à travers ce service de téléphonie mobile, car elles sont hautement cryptées.
L’Autorité libanaise de régulation des télécoms (ART) a ainsi envoyé une demande technique à RIM pour obtenir l’accès aux emails et aux messages instantanés.
La société RIM a permis à certaines autorités nationales, notamment aux Etats-Unis, de pouvoir décrypter ce type de données, mais refuse de révéler ses clés.
Le Liban qui compte quelque 60 000 utilisateurs du BlackBerry n'est pas le premier pays à soulever cette problématique. L'Arabie saoudite a menacé d'interdire le service sur son territoire avant de parvenir à un accord avec le constructeur canadien.
RIM a accepté d'installer un serveur sur le sol saoudien, ce qui permettra aux autorités d'obtenir sur réquisition judiciaire le contenu des messages des BlackBerry. Le contrôle saoudien est ainsi permis a posteriori et non pas en temps réel.
De même, les Emirats arabes unis sont parvenus début octobre à un accord avec RIM – dont les détails n’ont pas été révélés – après avoir menacé d’interdire le BlackBerry.