Le Liban produit chaque jour près de 11 tonnes de déchets médicaux, extrêmement dangereux, dont seule la moitié est traitée selon les normes environnementales, a indiqué le ministre sortant de l’Environnement, Mohamed Rahhal.

Rahhal a tenu ces propos à l’occasion de l’envoi par la compagnie pharmaceutique Mersaco de 60 tonnes de médicaments périmés en France afin qu’ils soient traités.
 
Mais cette initiative reste malheureusement isolée malgré une loi promulguée en 2004 qui oblige tous les établissements de santé à traiter leurs déchets selon certaines normes.
 
Pour ce qui est des compagnies pharmaceutiques, le ministère de l’Environnement va leur demander « dès demain » de déclarer le volume de déchets dont elles disposent et les obliger à les traiter correctement sous peine de sanctions, a affirmé Rahhal. « Nous publierons les noms de celles qui ne coopèrent pas », a-t-il prévenu.
 
Au niveau des hôpitaux, la situation est encore plus catastrophique. Selon le ministre, le Liban produit  11 tonnes de déchets médicaux par jour, entre hôpitaux, laboratoires et dentistes, mais seuls la moitié est correctement traitée par l’association Arcenciel. « Or ces déchets sont extrêmement dangereux car ils peuvent transmettre des maladies par contact direct ou par infiltration dans l’eau », a-t-il souligné.
Selon les estimations du ministère, chaque lit d’hôpital produit trois kilos de déchets par jour, dont un kilo de déchets médicaux qui couterait un demi dollar seulement à traiter.
 
Le ministère de l’Environnement a déjà envoyé trois mises en garde à une centaine d’hôpitaux du Liban, dont 80 privés et 20 publics. « La seule solution qui nous reste est de porter plainte. Ce sujet sera au cœur d’une réunion prévue la semaine prochaine avec le ministre de la Santé », a-t-il annoncé.