A la suite d'une première décision en sa défaveur, le restaurant japonais Benihana de Koweït City a poursuivi son action en justice contre Mark Makhoul, un blogueur libanais, auteur de 248am.com, qui vit au Koweït. Cette fois, la cour a donné raison au restaurateur et condamné le bloggeur à verser quelque 1000 dinars koweïtiens (3670 dollars).

« La cour n’a pas, pour l’heure, rendu publique sa décision, qui interviendra dans deux semaines. Je vais bien évidemment faire appel et lutter pour notre droit à la liberté d’expression », écrit Mark Makhoul sur son blog.

Cette histoire de diffamation sur Internet a démarré il y a plusieurs mois : dans une chronique dédiée à l'ouverture de Benihana sur le boulevard Avenue de Koweït City, Mark Makhoul affirmait que le service « n’était pas trop mauvais pour un restaurant ouvert quelques jours auparavant et le personnel était réellement amical ». En revanche, la qualité des mets servis était, selon lui, déplorable. « Le poulet avait une tessiture de chewing-gum. Il était à peine cuit, sinon cru. Son goût était détestable. »

Presque aussitôt, Mike Selvo, le propriétaire de la franchise Benihana pour le Moyen-Orient, postait un commentaire sur le site, accusant Mark Makhoul d’avoir « entaché et détruit » sa réputation et le menaçait presque de représailles en lui demandant « s'il était bien libanais ?» (et donc expulsable). Dans la foulée, il déposait plainte devant les tribunaux koweïtiens.

Sa compagnie, Las Palmas, réclame alors à Mark Makhoul quelque 18 000 dollars de dommages et intérêts. Elle exige par ailleurs la fermeture de son blog pour avoir « porté atteinte à l’image de marque » du restaurant dans le billet incriminé. En première instance, Benihana avait été débouté, la cour ne reconaissant pas la diffamation dans les écrits de Mark Makhoul. C'est cette décision que la cour vient de casser en appel.

L’affaire fait grand bruit dans le e-landerneau. Des dizaines de bloggueurs et de médias traditionnels s’en sont emparés. Ils dénoncent tous une décision invraisemblable qui tend à vouloir faire taire toute critique sur internet.