Un article du Dossier

Télécoms : baisse des tarifs Internet et calendrier de la 3G

Le Conseil des ministres a approuvé le 23 août un décret destiné à réduire en moyenne de 80 % les tarifs de la transmission de données au Liban, dont le service Internet, mais aussi les lignes dédiées (leased lines) utilisées par les entreprises. 
La nouvelle grille établie par le ministère des Télécoms vise à corriger les aberrations tarifaires qui faisaient du Liban l’un des pays les plus chers au monde en matière d’Internet. Elle entrera en vigueur le premier jour du mois suivant la publication du décret au Journal officiel, soit début octobre maximum.
Le décret concerne à la fois les prix de gros, qui intéressent les fournisseurs de service Internet et certains gros utilisateurs, et les prix au détail, destinés au grand public, ainsi que les tarifs préférentiels pour les établissements scolaires.
Le prix du E1 (2 Mbps), l’unité de mesure de la bande passante internationale, est ainsi réduit de 2 700-3 000 dollars par mois à 300-320 dollars (auxquels s’ajoute un coût d’interconnexion de 100 dollars).
Pour les entreprises, il sera désormais possible d’obtenir pour 274 dollars une ligne dédiée de 256 Kbps, alors que ce service n’était accessible auparavant qu’à partir d’un abonnement mensuel de 5 480 dollars ! Bien entendu des offres sont aussi disponibles pour des lignes dédiées à des vitesses plus rapides. Le E1 sera ainsi facturé 2 742 dollars pour une leased line internationale au lieu de 15 483 dollars précédemment.
En ce qui concerne le grand public, l’offre la moins chère du ministère des Télécommunications tombe de 23 dollars à 16 dollars par mois, sachant que la vitesse de connexion est multipliée par huit (de 128 kilobits/seconde à 1 mégabit/s) et la capacité de consommation est multipliée par deux (de 2 à 4 Giga Bytes). Le décret précise aussi que la différence entre la vitesse du upload et celle du download ne peut excéder 20 %, alors que la marge était supérieure auparavant.
Pour une vitesse de 1 Mbps, qui est désormais le seuil de démarrage (les abonnements pour des vitesses inférieures devant être automatiquement revus à la hausse), une autre offre est prévue à 25 dollars pour 10 GB, soit une consommation mensuelle multipliée par plus de cinq, une vitesse multipliée par huit pour un prix augmenté de 9 %.
L’offre la plus haute porte sur une vitesse de 8 Mbps, avec une capacité de 30 GB, pour 115 dollars par mois. Quant au service HDSL, soit une vitesse maximale de 2 Mbps symétrique en download et en upload, il passe de son côté de 200 dollars par mois à 150 dollars pour une consommation multipliée par cinq (de 8 à 40 GB par mois).
Les prix pratiqués par le ministère (à travers Ogero) qui assure selon lui actuellement 55 % des 224 000 abonnements Internet servent de référence (benchmark) pour le reste des acteurs du secteur privé, à savoir les DSP (Data Service Providers) et les ISP (Internet Service Providers), qui auront la latitude, comme par le passé, de proposer des prix plus concurrentiels.
Cette baisse des prix était devenue indispensable pour permettre la hausse de la demande que va forcément induire l’augmentation de la capacité du réseau de transmission de données à travers l’arrivée prévue de la 3G cet automne et l’achèvement du réseau de fibre optique d’ici à fin 2012.
 

Clarification des tarifs de l’accès au réseau et de l’interconnexion

Le décret adopté en Conseil des ministres fixe aussi une série de prix qui concernent les différents acteurs du réseau de distribution du service de transmission de données. Le circuit est actuellement composé de trois parties : le ministère des Télécommunications, propriétaire des infrastructures (câbles et centraux), mais aussi prestataire de service au client final ; les DSP (Data Service Providers) qui se connectent aux centraux du ministère et vendent de la capacité en gros directement à de gros consommateurs ou à des ISP (Internet Service Providers) qui la commercialisent au détail ; les ISP qui peuvent se fournir en gros auprès du ministère ou auprès des DSP.
Dans tous les cas de figure, le ministère fournit l’accès et la connexion au réseau. Lors de l’introduction du DSL au Liban en 2006, les prestations de l’État avaient été énumérées. Mais seules certaines ont été tarifées, le prix des autres devant être fixé plus tard par décret, ce qui n’a jamais été fait. Ces prestations sont divisées en cinq catégories : 1 – l’utilisation de l’espace dans lequel sont situés les centraux, pour installer les équipements des DSP ; 2 – l’utilisation des prestations de cet espace (climatisation, alimentation en courant, etc.) ; 3 – l’accès du personnel au central ; 4 – l’utilisation des câbles en cuivre du réseau filaire (on appelle aussi ce service boucle locale ou accès au client…) ; 5 – l’interconnexion entre les équipements des DSP et ceux du ministère.
Le précédent décret fixait uniquement le coût de l’utilisation du cuivre à quatre dollars et n’avait pas tarifé le reste. Le nouveau décret inclut dans ces quatre dollars toutes les prestations, à l’exception de la cinquième, l’interconnexion étant fixée à 100 dollars par E1 international. « Les DSP sont en outre exemptés de verser des droits pour le passé », dit-on au ministère.
 
Quelle offre correspond à vos besoins ?

Pour choisir une offre d'abonnement à un service de transmission de données, il faut, au-delà du prix, prendre en compte deux paramètres : la vitesse de connexion et le plafond de consommation de bytes (ou octets en français, peu usité au Liban), l'unité qui sert à mesurer ces transferts (symbolisée par la lettre B majuscule).
À titre d'exemple, un fichier texte de moins de dix pages tourne généralement autour de 50 kilobytes (kB) ; une photo prise par une caméra non professionnelle "pèse" entre 1 et 2 mégabytes (MB), parfois plus ; un film de trois minutes réalisé par un professionnel pour l'Internet représente  environ 200 mégabytes avant compression (et 50 après).
Un byte équivaut à huit bits (symbolisé par un b minuscule), l'unité qui sert à mesurer la vitesse de transmission.
Ainsi, puisque 1B=8b une vitesse de 1 Mbps (mégabits par seconde) permet-elle de télécharger en un maximum de 1/8 MBps (mégabytes par seconde), soit au total 324 000 mégabytes par mois, ou encore 324 gigabytes (GB). Ce genre de consommation est possible, lorsque la ligne est dédiée à l’utilisateur. En revanche, les forfaits Internet plafonnent la consommation de GB à un maximum de 40 gigabytes par mois.

 

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