La gestion du fonds de capital-investissement de l’association Bader, baptisé Building block equity fund (BBEF), vient d’être attribuée à la société de capital-risque, Middle East Venture Partners (MEVP).

« Après 18 mois de tractations, nous avons finalement signé le "Management Agreement" qui fait de MEVP le gestionnaire officiel de BBEF », précise Walid Hanna, fondateur en 2010 de cette société de capital-risque, qui intervient dans la région. Basé à Beyrouth, MEVP assure déjà la gestion de son propre fonds, le Middle East Venture Fund, doté d’un capital de 10 millions de dollars. Avec la gestion du fonds Bader, cela porte les investissements potentiels de MEVP à 20 millions de dollars.

« BBEF sera ouvert à tout investissement dans les nouvelles technologies en ciblant les secteurs des applications mobiles, des jeux en lignes, ou des médias numériques », explique Walid Hanna.

L’histoire mouvementée du fonds Bader remonte à 2008. A l’époque, l'association avait réussi à lever quelque 16 millions de dollars pour soutenir de jeunes entreprises libanaises dans leur développement. En plus de sept banques et de deux « family office » (gestionnaire de fortune) libanais, Bader s’était assuré la participation du fonds Averroès (Proparco, filiale de l’Agence française de développement) et de la Banque européenne d’investissement.

Malgré ce profil prometteur, le BBEF n’était pourtant parvenu à réaliser qu’un seul investissement en 2009 dans une PME française. BBEF s’était d’ailleurs assez vite désengagé de cet unique investissement avec, en toile de fond, une crise quant à ses choix de gestion, qui l’avait totalement paralysé.

L’arrivée de MEVP devrait enfin lui permettre de répondre aux engagements de l’association Bader, qui entend promouvoir l’initiative privée parmi la jeune génération. « Nos projets d’investissement seront exclusivement dédiés à des entreprises libanaises. Notre participation oscillera entre 500.000 et 1 million de dollars sur une durée de trois ans. La moitié de nos engagements iront à des start-up ; l’autre moitié à des sociétés ayant déjà des sources de revenus stables ».

Toutefois, BBEF perd ses deux parrains européens : le fonds Averroès et la Banque européenne d’investissement ont choisi de se retirer faute de s’accorder sur la nomination de MEVP.

« Nous devons encore trouver des investisseurs libanais pour pallier à la défection des européens et lever 2 millions de dollars pour stabiliser le fonds à 10 millions de dollars ».

Depuis sa fondation en 2010, Middle East Venture Fund a investi 3 millions de dollars dans cinq sociétés libanaises et deux sociétés saoudiennes. Parmi ses récentes participations, on remarque Body Soul, le « body shop » libanais ou encore Pin-pay, un fournisseur de solution de paiement mobile.