Les bénéfices nets des douze premières banques du pays ont connu une hausse de 1,2% en 2011, soit le taux le plus bas en neuf ans. Un résultat qui reflète les difficiles conditions d’exploitation des banques dans un environnement tourmenté, selon le rapport Alpha pour l’année 2011, qui porte sur les résultats financiers des 12 principales banques libanaises (dont les dépôts sont supérieurs à deux milliards de dollars), publié par Bankdata Financial Services.

Selon le rapport, les banques libanaises ont opéré cette année dans de très difficiles conditions d’exploitation, subissant les retombées économiques des événements régionaux et de la récession mondiale.

A l’échelle du pays, l’économie libanaise a ainsi connu un ralentissement notable de son activité, avec une croissance de 1,5%, en baisse significative par rapport à la tendance des 8% des quatre dernières années. Dans la région, les banques libanaises ont également dû opérer dans un environnement relativement difficile, l’économie de la zone MENA ayant largement été influencée par les événements politico-sécuritaires.

L’économie mondiale a quant à elle connu une activité léthargique dans un contexte de crise de la dette.

Dans un tel environnement, les profits moyens des banques Alpha ont connu une hausse de 1,2% en 2011, soit le taux le plus bas en neuf ans, malgré le maintien d’une tendance positive.

La faiblesse de ce taux est le résultat d’une croissance de 6% du bénéfice net d’exploitation, un chiffre inférieur à la croissance de 9,1% des dépenses d’exploitation, avec un impact mineur sur le ratio du coût au revenu qui est passé de 47,2% à 47,4% en un an avec la création de 97 nouvelles agences et l’emploi de 1.901 nouveaux salariés (en croissance de 10,6% et 8,3% respectivement).

Par ailleurs, la faible croissance du revenu net d’exploitation s’explique par une croissance de 5,5% des revenus nets d’intérêt, combinée à une augmentation de 13,9% des honoraires de commissions et d’une croissance de 88,6% en dotations nettes aux provisions pour pertes sur créances.

Cette croissance relativement importante des taxes et commissions s’inscrit dans un contexte où les dépenses de consommation privée demeurent soutenues, malgré les conditions difficiles.

Les actifs des banques Alpha ont de leur côté connu une hausse de 12% en 2011, croissance qui s’explique notamment par l’acquisition de deux sociétés étrangères, ce qui ne reflète pas une croissance plus rapide de l’activité par rapport à l’année précédente. Il est important de souligner que la croissance des prêts au secteur privé a été de 18,6% (6,4 milliards de dollars), soit une croissance vigoureuse au cours de l’année écoulée, soutenue par une importante flexibilité financière des prêts aux dépôts à 34,1% seulement à la fin de l’année.

En parallèle, les banques Alpha ont constitué d’importantes provisions collectives comme mesure de précaution pour faire face aux événements qui secouent la région depuis plus d’un an. Le ratio des provisions collectives aux prêts nets a ainsi augmenté, passant de 0,83% en 2010 à 1% en 2011, a indiqué le rapport.