La Pharmaceutical Research and Manufacturers of America (PhRMA), une organisation regroupant les plus importants groupes pharmaceutiques américains, a demandé au représentant américain au commerce de placer le Liban sur la liste de surveillance prioritaire pour 2012 en raison du manque de protection intellectuelle sur le marché pharmaceutique libanais.

Le Liban fait ainsi partie de 17 pays, outre l’Union européenne, à avoir fait l’objet d’une requête de la part de PhRMA pour figurer sur la liste 2012 de surveillance prioritaire. Cette dernière inclut l’Algérie et Israël, au niveau régional.

Pour l’organisation américaine, l’inefficacité de la protection des données, les obstacles réglementaires et les importations parallèles sont les trois principaux problèmes du marché pharmaceutique libanais.

PhRMA a ajouté qu’il était nécessaire pour le Liban d’empêcher les pratiques commerciales déloyales, d’autant que le pays du Cèdre est actuellement candidat à l’adhésion à l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
L’organisation a indiqué que le Liban ne prévoyait pas actuellement de protection des données cliniques en conformité avec le cadre réglementaire. Par ailleurs, pour PhRMA, l’adoption d’une nouvelle loi en la matière en 2000 représente une « amélioration majeure » par rapport à celle datant de 1924.

Toujours selon les mêmes sources, la loi adoptée en 2000 protégerait les produits pour une durée de 20 ans, tout en incitant les investissements directs à l’étranger (IDE) et le transfert de technologie, en particulier pour le secteur pharmaceutique. Mais PhRMA a estimé que les brevets n’étaient pas un moyen suffisant de protection, même si ces derniers participent à améliorer les conditions d’innovations dans le pays, constituant ainsi une bonne base pour l’adhésion du Liban à l’OMC, a indiqué PhRMA.

L’organisation a par ailleurs indiqué que la loi ne prévoyait qu’une définition partielle de la confidentialité des informations, laissant ainsi aux tribunaux le soin de l’interprétation.

PhRMA a par ailleurs souligné les obstacles réglementaires comme autre sujet de préoccupation sur le marché pharmaceutique libanais. Selon l’organisation, l’absence de critères clairs permettant de distinguer les médicaments génériques des novateurs demeure un véritable problème sur le marché au Liban. Le ministère de la Santé n’a pas mis en place de système de réglementation, a indiqué PhRMA.

L’organisation américaine a par ailleurs recommandé la création d’un laboratoire central afin de valider la qualité des médicaments et de mettre ainsi en place un système de suivi et de recensement des problèmes survenus postcommercialisation. Selon PhRMA, au Liban, le système actuel d’enregistrement des médicaments importés est discriminatoire.

Enfin, l’organisation a souligné le problème des importations parallèles comme dernier challenge à relever pour le marché pharmaceutique libanais. Elle a indiqué que les produits issus du marché des médicaments médicinaux avec les risques qui en découlent pour les patients constituaient un problème majeur pour le Liban, malgré le fait que le pays ait mis en place de nouvelles réglementations pour restreindre les importations parallèles.