L’année 2011 a constitué une année charnière pour le Liban, a indiqué la BLOM Bank, dans un rapport publié récemment sur le potentiel du secteur touristique libanais.

Selon la banque, si le ralentissement de l’activité économique au Liban ne s’est pas transformé en récession, les moteurs de la croissance ont été significativement affectés. C’est ainsi le cas du secteur touristique libanais, comme en témoigne une chute de 24% en glissement annuel du nombre de visiteurs en 2011.

En outre, l’impact d’un secteur économique à la traîne s’est fait lourdement ressentir sur l’économie, comme en témoigne la diminution de la consommation et des investissements qui ont ébranlé la balance des paiements. Cette dernière a, en effet, pour la première fois en cinq ans, enregistré un déficit, à hauteur de 2 milliards de dollars en 2011.

L’économie libanaise étant une économie de services, l’industrie du voyage et du tourisme joue un rôle crucial comme moteur de la croissance. Au pays du Cèdre, le potentiel du secteur est énorme, indique la BLOM Bank, la position géographique du Liban étant avantageuse, elle offre aux visiteurs un climat tempéré unique dans la région, permettant aux visiteurs de pratiquer des sports d’hiver et de profiter de prestations balnéaires.

La contribution directe de l’industrie du T&T (Tourism and Travel en anglais) sur l’économie libanaise est estimée à 3,77 milliards de dollars en 2011, soit l’équivalent de 9,4% du PIB, selon les chiffres de l’Organisation mondiale du tourisme et du voyage. Etant donné l’importance des liens entre les secteurs du tourisme, du voyage et le reste de l’économie, l’impact indirect de l’industrie du T&T n’est pas négligeable. L’impact global du secteur sur l’économie a ainsi été estimé à 13,5 milliards de dollars en 2011, soit 33,8% du PIB.

Il convient de noter que les bénéfices de l’industrie du T&T sur l’économie se traduisent également en termes d’emplois. Toujours selon les mêmes sources, le secteur aurait généré quelque 122.000 emplois directs en 2011, soit l’équivalent de 9,1% du total des emplois. Ce dernier englobe les emplois créés par les « hôtels, agences de voyages, compagnies aériennes et autres moyens de transport ».

La contribution globale de l’industrie du T&T sur l’emploi (englobant les répercussions plus larges en termes d’investissements et de chaîne logistique) est estimée avoir atteint les 432.000 emplois en 2011, soit l’équivalent de 32,2% du total des emplois.

Si le Liban peut être destiné à tous les visiteurs du monde, sa position géographique fait que les Arabes représentent encore la majeure partie des touristes, à la fois en termes de visiteurs que de durée des séjours. Ceux-ci représentent effectivement plus de 43% du total des visiteurs. En 2011, la Jordanie a été en tête en termes de touristes, suivie par l’Irak et l’Arabie saoudite. En outre, il semble également que ce soient les Arabes qui dépensent le plus au Liban, comme en témoigne l’opérateur de remboursement de la TVA Global Blue. L’indicateur montre que le total des dépenses au Liban par visiteur a augmenté de 10% en 2011, la part des Saoudiens représentant 20% du total des dépenses, suivis par les Emirats (11%), le Koweït (10%), la Syrie (8%) et l’Egypte (6%).

Mais ces chiffres masquent la vulnérabilité du secteur touristique local face aux déroulements régionaux. En effet, selon le ministre du Tourisme, « le nombre de touristes jordaniens et iraniens arrivant au Liban par la Syrie atteint environ 300.000 par an, mais ce chiffre a chuté de 70% en glissement annuel en 2011 ».