Biomass, la jeune start-up libanaise, spécialiste du « bio », a récemment procédé à une augmentation de capital permettant une prise de participation minoritaire mais stratégique (35,8 %) du groupe français Bel à travers sa holding Unibel SA.

Le montant exact de cette transaction n’a pas été communiqué. Cette prise de participation permet à Biomass de nouer une alliance durable avec l’un des leaders mondiaux du secteur des fromages, propriétaires entre autres de marques comme La Vache qui rit, Babybel ou Boursin.

« Il y avait entre nous des synergies certaines », fait valoir Mario Massoud, chargé du développement de Biomass. Pour rappel en effet, l'entreprise libanaise a lancé en 2011 la seule usine de produits laitiers « 100 % bio » (laban, labneh mais aussi des fromages traditionnels) du Moyen-Orient à Qab Elias (Békaa).

« Depuis un an, Biomass cherchait un partenaire financier pour accélérer son développement », explique Mario Massoud. Le choix s’est porté sur Unibel dont les différents produits sont déjà commercialisés par les Etablissements Antoine Massoud (EAM), la société de distribution de la famille Massoud, qui a fondé Biomass en 2007 et en reste l’actionnaire majoritaire.

Cette injection de capital doit permettre à l’entreprise libanaise « de développer de nouveaux produits et d’augmenter ses capacités de production et de distribution », selon Mario Massoud. Parmi les projets prioritaires : l’amélioration de la gamme des produits laitiers de la marque Biomass et une distribution plus large. « De nouveaux yaourts, de nouveaux fromages « bio » devraient vite voir le jour ».

Selon le communiqué de presse d’Unibel, ce nouveau placement reste en phase avec sa stratégie de diversification : en plus de marques de réputation mondiale comme La Vache qui rit, le français possède en effet une vingtaine d'autres marques locales, qui lui ont permis de réaliser en 2011 un chiffre d'affaires de 2,5 milliards d'euros.

Son entrée au capital de la start-up libanaise traduit toutefois une nouvelle étape : « L’entreprise libanaise est leur premier investissement mené sur le secteur des produits organiques bio », affirme Julien Khabbaz, directeur de la banque d’investissement du groupe FFA Private Bank, qui a conseillé les parties dans leurs négociations. « Cette transaction est aussi le signe d’un marché "bio" en pleine ascendance au Liban et au Moyen-Orient ».

Fondé à l’origine en 2007 comme un « projet dilettante » pour écouler les produits bio de la ferme familiale de Batroun, Biomass est rapidement devenu l’un des acteurs clefs du secteurs bio au Liban, grâce notamment au succès de ses œufs. Mais la marque libanaise produit et distribue également des fruits et légumes, de l'huile d'olive, des herbes fraîches (persils, coriandre...) ainsi que des graines. « Nous avons étendu notre activité, jusqu’à inclure et distribuer d’autres producteurs « bio ». Aujourd’hui, nous ne sommes pas encore rentables même si l’an passé notre croissance a atteint 150 % », rappelle Mario Massoud.

Biomass n’a pas souhaité communiqué son chiffre d'affaires.