Il y a un peu plus d’un an la société de distribution Khallil Fattal & Fils signait un accord pour distribuer les vins de la gamme Taillevent au Liban.

L'accord portait alors uniquement sur la Collection Taillevent, une soixantaine de références, vendues dans les rayons de grandes chaînes de supermarchés au Liban comme Spinneys.

Aujourd’hui, Fattal franchit un pas supplémentaire en acquérant la licence des Caves Taillevent pour le Liban. Montant de l’investissement : « environ un million de dollars, hors stock », avance Paul Choueiry, chargé du développement de la marque Taillevent chez Fattal. « Nous comptons l’amortir en l’espace de trois ans. »

Le plus grand caviste du Liban
À Beyrouth, Taillevent s’installe dans l’immeuble Les Jardins de Tabaris (Achrafié) sur 470 m2 et trois niveaux, en lieu et place de l’ancienne boutique Aigle. Le nouveau caviste recensera 600 références parmi les 3.000 disponibles à la boutique du Faubourg Saint-Honoré à Paris. On devrait notamment y retrouver la Collection des vins Taillevent, « même si quelques références continueront d’être disponibles dans la grande distribution et auprès des restaurateurs », selon Paul Choueiry. De même, on pourra s’y procurer certains vins libanais. « À terme, la cave tournera avec 1.000 références dont des crus peu connus, avec un rapport qualité-prix imbattable », explique Laurent Gardinier actionnaire avec ses deux autres frères de la Socogem, société propriétaire des Caves Taillevent et du restaurant éponyme, trois étoiles au Guide Michelin, et « temple de la gastronomie française ».

La famille Gardinier, qui possède le Château des Crayères à Reims (champagne) et le Château Phélan Ségur, un cru bourgeois de Saint-Estèphe (Bordeaux), a acquis 70% de la Socogem en 2011. Si tout se passe comme prévu, Taillevent prendra dès son ouverture une place de premier choix parmi les cavistes du Liban, ne serait-ce qu’en termes de références offertes au public. « La consommation de vin est en progression: il y a de la place pour un nouvel acteur », assure encore Laurent Gardinier. « On ne s’installe pas à Beyrouth sans aussi envisager les marchés du Moyen-Orient », ajoute-t-il.

Une boutique modulaire
Pour le groupe libanais, cet accord est « le prolongement logique de notre activité de distribution de grandes marques et un premier pas sur le secteur de la vente aux particuliers », explique Paul Choueiry. Pour les Caves Taillevent, l’idée est aussi d’éprouver un concept duplicable à d’autres franchises dans le monde. Beyrouth représente en effet la première expansion des caves Taillevent à l’international, si l’on excepte la vingtaine de « corners » développés au Japon dans les années 80-90 dans le sillage du succès du Château Taillevent-Robuchon, le restaurant trois étoiles de Tokyo, détenu désormais par le seul Joël Robuchon.
En plus de la cave, la nouvelle boutique beyrouthine hébergera deux autres « modules » : une « académie » où devraient être dispensées des formations à destination notamment des professionnels de l’hôtellerie et de la restauration ainsi qu’un bar à vin. L’ouverture au public des Caves est prévue à la mi-décembre ; le bar à vin et l’Académie dans le courant du mois de février. Quant au Taillevent, le fameux restaurant de la place de l’Etoile, ne comptez pas le voir à Beyrouth : « Il n’y a qu’un seul et unique Restaurant Taillevent », affirme Laurent Gardinier. En revanche, la porte n’est pas fermée à l’implantation d’une brasserie à l’image du 110, la brasserie « chic et populaire » (ticket moyen : 70 euros) en pleine ascension du groupe.