La banque Lebanese Canadian Bank (LCB), accusée en 2011 d'avoir blanchi de l'argent de la drogue aux Etats-Unis au profit du Hezbollah, a accepté de verser 102 millions de dollars aux autorités américaines pour échapper aux poursuites, a annoncé la justice new-yorkaise.

Sous le coup de sanctions américaines, la LCB était soupçonnée d'être impliquée dans un montage financier consistant à racheter des voitures d'occasion aux Etats-Unis, à les revendre en Afrique de l'Ouest afin, in fine, de blanchir de l'argent de la drogue au Liban, selon un communiqué d'un procureur de New York, Preet Bharara.

"La LCB a joué un rôle central dans ces circuits de blanchiment d'argent et a fait affaire avec certaines entités liées au Hezbollah", une organisation considérée comme terroriste aux Etats-Unis, a souligné le communiqué.

En acceptant de verser 102 millions de dollars, la LCB va échapper à d'éventuelles poursuites aux Etats-Unis.
"L'accord trouvé aujourd'hui montre que les banques qui blanchissent de l'argent pour le compte de terroristes et de trafiquants de drogue devront affronter les conséquences de leurs actes où qu'elles soient", a déclaré le procureur Bharara, cité dans le communiqué.

Certains actifs et passifs de la LCB avaient été rachetés en 2011 par la Société Générale de Banque au Liban (SGBL) pour un montant estimé entre 500 et 600 millions de dollars.
Les 102 millions de dollars seront prélevés sur les 150 millions de dollars saisis en août 2012 par les autorités américaines. La SGBL récupèrera les 48 millions restants.

Un avocat de la LCB, Evan Barr, a affirmé que cet accord "résout l’affaire de la banque avec les autorités américaines", et précisé que la LBC était en liquidation au Liban après le rachat de certains de ses actifs par la SGBL. La LCB a de nouveau "démenti toutes les allégation de malversation, de complicité ou d'implication de la direction dans des activités terroristes ou de blanchiment".