Deghri Messenger vient tout juste d’obtenir les 5000 euros nécessaires au lancement du premier service de coursiers à vélo, jamais mis en place à Beyrouth. Deghri (« direct » en arabe) Messenger devrait ouvrir à la mi-septembre et couvrir Beyrouth ainsi que la proche banlieue grâce au recrutement de huit coursiers.

Pour collecter ses premiers fonds, Deghri s’est appuyé sur le système du financement participatif (crowdfunding en anglais), via un appel à financement lancé sur la plateforme suisse 100days.

« Il aurait été plus facile de se concentrer sur un investisseur unique, mais nous voulions que le public soit impliqué dans la concrétisation de ce projet. Ce ne que nous apporte le crowdfunding », explique Matt Saunders, l’un des deux fondateurs de Deghri Messenger.

Les 5000 euros collectés serviront à l’achat d’uniformes, de sacs, de protections et de téléphones », ajoute-t-il.

Si les fondateurs de ce projet ont choisi le site suisse 100days pour se faire connaître, ce n’est pas par hasard. Matt Saunders, à l’origine de l’idée, est un jeune coursier allemand qui a exercé ses talents en Suisse avant de venir s’installer à Beyrouth.

Saunders est tombé sous le charme de Beyrouth lors de vacances au Liban, il y a trois ans : « Mais j’ai aussi constaté les embouteillages sans fin et l’absence notable de cyclistes dans les rues : c’est ainsi que l’idée de Deghri m’est venue ».

Pour la concrétiser, il s’est associé au libanais Karim Sokhn, gérant et copropriétaire de CyclingCircle, qui organise depuis 2012 des tours de Beyrouth à Vélo.

Dans son business plan, Deghri Messenger ne prévoit pas l’acquisition de matériel onéreux. « Nos coursiers devront fournir leur vélo, car pour exercer ce métier il est nécessaire d’être impliqué, ce qui signifie être un cycliste accompli et pratiquer cette discipline régulièrement. »

Matt Saunders prévoit un démarrage rapide de sa start-up. « Nous avons reçu un immense encouragement de la part de nombreuses entreprises et de particuliers lors de notre campagne de financement sur Internet. »

Les deux jeunes entrepreneurs comptent aussi sur la nouveauté du service pour réussir. Outre la rapidité  – une moyenne de 15 à 20 minutes pour traverser Beyrouth à vélo aux heures de pointe, assure les fondateurs–, les deux jeunes gens mettent également en avant le coté écologique du vélo. « Nous voulons devenir les premiers ambassadeurs d’une communauté cycliste du Liban : Cela implique un respect exemplaire du code de la route et des piétons ». Enfin, le prix moyen de la course, qui a été fixé à  9000 livres libanaises (6 dollars), devrait aussi les aider à démocratiser leur nouveau service.