La Banque centrale enjoint les banques libanaises de se doter de comités de rémunération. But de la manœuvre ? Améliorer la transparence sur la rémunération de leurs administrateurs et mettre le système bancaire libanais au niveau des standards internationaux.

Aux Etats Unis ou eu Europe, les grandes entreprises se sont presque toutes dotées de comités d'audit, de comités des nominations, des rémunérations ou encore de comités stratégiques.

Pour les sociétés cotées en Bourse, ces instances de gouvernance d’entreprise (« corporate governance » en anglais) sont même obligatoires comme outils interne de contrôle et de régulation.

Au Liban, où la gouvernance d’entreprise en est encore à ses balbutiements, un premier pas vient d’être franchi : la Banque centrale (BDL) impose aux banques d’instituer des comités de rémunération.

Publiée au Journal officiel le 14 août dernier, la circulaire de la BDL détaille en particulier les diverses rémunérations que la banque peut octroyer aux membres de son conseil d’administration. Elle exige qu’un équilibre soit trouvé entre rémunération fixe et rémunération variable et subordonne l'attribution de la part variable à des critères de performance clairement prédéterminés.

« On trouve ce genre de comités dans les pays anglo-saxons, en application des règles de Corporate Governance, et ils sont devenus très à la mode au lendemain de la crise de 2008 et du scandale concernant les rémunérations excessives des dirigeants. Au Liban, la BDL suit une politique d’alignement sur les standards internationaux, ce qui n’est pas une mauvaise chose ! », commente l’avocat Patrick Soumrani, spécialiste notamment de droit bancaire.