Après Beyrouth, c'est à Amman et à Dubaï que les cinémas Empire développent la diffusion en direct et en haute définition des opéras du Met à New York et des ballets du Bolchoï. "La première saison l'année dernière a été un succès et nous avons décidé d'en entamer une deuxième à Beyrouth et d'étendre le concept ailleurs dans la région", a déclaré Mario Haddad à l'occasion d'une conférence de presse annonçant la programmation de 17 soirées "grandioses" de la saison 2014/205.

De Macbeth le 11 octobre, à Ivan le terrible le 11 mai prochain, le public des salles VIP de Sodeco (fauteuils en cuir, dégustation de sushis et bar) pourront assister en direct aux représentations pour 60 ou 80 dollars la soirée par personne. "Nous ne pouvons pas baisser davantage ce prix unitaire, en raison des coûts de chaque soirée", explique Mario Haddad. Le prix d'une heure de retransmission par satellite est de 3000 dollars, sachant que les opéras durent au moins trois heures. Le Met s'oppose au sponsoring privé de ces diffusions d'opéra au cinéma. Même s'il fait le plein, comme cela a été le cas l'année dernière, les six salles du complexe de Sodeco ne comptent pas plus de 180 places. Il faut aussi amortir l'investissement de quelque 150 000 dollars réalisé l'année dernière pour installer les équipements de transmission sur son toit et sonoriser les salles. Empire reverse la moitié des recettes de l'opéra et 60 % de celles du ballet à Pathé Live, la société française qui détient les droits de retransmission pour la région.

Si l'opération dans les cinémas de Sodeco est surtout une question de "prestige" pour Mario Haddad, le président du groupe espère en accroître la rentabilité à travers sa déclinaison dans des salles plus grandes. Deux soirées test seront réalisées les 1er et 22 novembre, avec des opéras grand public tels que Carmen et le Barbier de Séville dans les salles de 150 places gérées par le circuit Empire dans les Souks de Beyrouth. Le tarif sera divisé par deux. "Si l'expérience réussit nous la poursuivront ensuite."

Autre voie de développement : Empire a conclu des accords de diffusion avec des salles à Amman et à Dubaï moyennant partage des recettes. Ces dernières dont la clientèle "est friande des tendances lancées à Beyrouth" s'ajouteront à la liste de quelque 2000 salles dans le monde qui diffusent en direct les opéras du Met et les ballets du Bolchoi. Une nouvelle source de revenus pour ces temples mondiaux de la culture qui ne résout pas pour autant leurs problèmes structurels de financement. "Le Met ne pourrait pas survivre si 50 % de son budget n'était financé par des mécènes privés", remarque Mario Haddad.