L'homme d'affaires libanais Nicolas Chammas a été élu président de l'Association mondiale des anciens de la prestigieuse université américaine Massachusetts Institute of Technology (MIT). Il exercera cette fonction à partir de juillet 2016 pour une période d'un an. Il deviendra ainsi le premier non-Américain à diriger un réseau qui compte 130 000 membres dans le monde, dont de nombreux chefs d'entreprise.

« Les anciens de MIT emploient 3,5 millions de personnes et génèrent un chiffre d'affaires équivalent à 2 000 milliards de dollars, soit 40 fois le PIB du Liban. Cette université a également produit 80 prix Nobel », souligne le nouveau président élu.
Nicolas Chammas, qui est par ailleurs président de l'Association des commerçants de Beyrouth, a obtenu une maîtrise en génie civil et environnemental de MIT en 1987, après des études de génie civil à l'Université américaine de Beyrouth (AUB). « C'est à MIT que je me suis intéressé à l'économie et à la finance », raconte-t-il.

Située à Cambridge, près de la ville américaine de Boston, MIT est considérée comme une des meilleures universités mondiales en sciences et en technologie, mais elle est aussi réputée dans d'autres domaines comme le management, l'économie, la linguistique, les sciences politiques ou encore la philosophie. Elle accueille une centaine d'étudiants étrangers chaque année, dont 4 % de Libanais. « Le Liban est en général le pays arabe le plus représenté en termes de candidatures retenues », indique Nicolas Chammas, qui mène les entretiens d'évaluation avec les postulants libanais en tant que président du MIT Club of Lebanon. Ce club, il l'a fondé durant ses études avec l'aide de deux condisciples, mais il n'a été officiellement reconnu par le ministère de l'Intérieur libanais que six ans plus tard, en 1993. Il regroupe actuellement 300 membres, dont 60 résidant au Liban.

Nicolas Chammas a également participé à la création d'autres clubs MIT dans la région. En 2010, il devient membre puis vice-président du conseil d'administration de l'Association mondiale des anciens, qui chapeaute toutes ces entités dans le monde.
Au-delà de l'intérêt de créer un réseau d'entraide professionnelle, ces clubs sont des lieux d'échanges et de réflexion. Le MIT Club of Lebanon, par exemple, a « contribué aux débats socio-économiques à la sortie de la guerre, se souvient M. Chammas. Nous avons organisé des tables rondes sur les politiques économiques et fiscales du pays, notamment avec l'ancien Premier ministre Fouad Siniora et le ministre de l'Économie de l'époque Bassel Fleihan ».

Aujourd'hui, les anciens de MIT doivent contribuer à « réinventer l'économie libanaise, estime-t-il. On ne peut plus se contenter de faire repartir la machine traditionnelle, il faut miser sur la haute technologie ».