L'agence de notation Moody's a souligné dans son rapport d'évaluation financière du Liban – toujours noté B2 avec une perspective négative – la fragilité du pays aux chocs internes et externes. Cela malgré les bénéfices fournis par la baisse du prix du pétrole et l'augmentation des recettes fiscales permise par une hausse des transferts des télécoms. « L'action du gouvernement n'a pas réussi à inverser la tendance négative au niveau budgétaire et le ralentissement économique va continuer à augmenter la vulnérabilité aux chocs politiques », estime Mathias Angonin, analyste à Moody's. Il estime toutefois que les banques libanaises ont démontré leur capacité à fournir des financements au gouvernement, grâce aux réserves fournies par leurs activités de dépôts.

Le déficit public devrait toutefois demeurer à un niveau inférieur à ceux atteints en 2012 et 2013, précise le rapport. Moody's prévoit néanmoins une croissance de 2,5 % pour 2015, soit 0,5 points de plus qu'en 2014, suite au maintien des cours du pétrole à des niveaux relativement bas, une reprise progressive de l'activité touristique et une augmentation de l'activité de crédit sous l'impulsion de la Banque du Liban (BDL).

Le marché de la construction devrait, lui, continuer à se contracter pour atteindre un niveau inférieur à celui de 2011. Moody's met également l'accent sur le niveau des réserves de devises détenues par la BDL, estimées à 33,8 milliards de dollars en avril, soit trois fois le niveau de 2007, et met enfin en garde contre les effets négatifs de la persistance de la prolongation du vide présidentiel qui dure depuis plus d'un an.