Dans la dernière édition de son guide commercial consacré au Liban, cité par le Lebanon This Week de la Byblos Bank, le département américain du Commerce dresse un tableau contrasté de l'attractivité du Liban pour les investisseurs et exportateurs de la première puissance économique mondiale.
Le rapport étasunien rappelle que le Liban constituait le 74e plus important marché pour les exportations américaines en 2014, en progression de trois places par rapport à 2013. Côté libanais, ils restent néanmoins dans le top 5 des fournisseurs, derrière la Chine, l'Italie, la France et l'Allemagne. Au total, les États-Unis ont exporté pour 1,3 milliard de dollars vers le Liban l'année dernière, soit 5,9 % du total des importations libanaises. Elles représentaient 1,5 milliard de dollars et 7,1 % des importations libanaises en 2013.

Les principales exportations américaines vers le Liban sont les combustibles minéraux (306 millions de dollars), les voitures et pièces de rechange (227 millions de dollars), les équipements et machines électriques (187 millions de dollars), les produits chimiques (171 millions de dollars), les produits agricoles (140 millions de dollars). S'agissant des seules exportations de véhicules, l'administration américaine estime que leur baisse annuelle de 6,4 %, à 219 millions de dollars s'explique principalement par les retombées du conflit syrien. A contrario, les exportations de produits pharmaceutiques ont augmenté de 5,6 % en 2014, à 113 millions de dollars, pour représenter le dixième du total des importations de produits pharmaceutiques du Liban. Selon le rapport, cette demande soutenue, en dépit de l'évolution du taux de change dollar/euro, constituerait une preuve de la compétitivité américaine dans ce domaine. Le marché libanais des produits pharmaceutiques demeure le plus important pour les produits américains au Levant, et reste une cible prometteuse avec une croissance annuelle prévue de 5 %.
En ce qui concerne l'évolution de l'attractivité du pays, les auteurs du guide considèrent que les très faibles restrictions pesant sur les mouvements de capitaux, l'existence d'une main-d'œuvre très qualifiée et polyglotte, l'importance du système bancaire et un taux de change stable figurent parmi les principaux avantages comparatifs du Liban. Ils notent en outre que la dollarisation de l'économie libanaise et le fait que la plupart des banques locales ont des correspondants aux États-Unis facilitent les transactions commerciales entre les deux pays.

L'administration américaine rappelle néanmoins que le climat des affaires demeure plus que jamais tributaire des développements de la situation politico-sécuritaire locale et régionale. Au-delà de ces facteurs conjoncturels, elle pointe aussi du doigt la dégradation des comptes publics, l'importance des besoins de financement externes, le haut niveau de corruption, les procédures douanières complexes, l'inefficience du système juridique et légal, la mauvaise qualité des infrastructures et l'absence de véritable protection de la propriété intellectuelle...