Jacques Saadé, le président de la holding libanaise Merit Corporation – qui détient notamment 68 % de l'armateur français CMA CGM –, a annoncé le 12 août son intention de saisir la justice administrative contre la décision judiciaire à l'origine de la saisie exécutoire, la veille, de ses biens et actifs au Liban. « Merit et CMA CGM font savoir que M. Jacques R. Saadé, président du groupe, va présenter un recours en responsabilité pour fautes lourdes contre le jugement rendu par la Cour d'appel de Beyrouth relatif à sa décision sur le litige qui l'oppose (...) à l'un de ses anciens avocats et ministre en exercice », indique un communiqué du groupe.

Plus tôt dans la journée, l'Agence nationale d'information (Ani) rapportait que les actifs mobiliers et immobiliers libanais de M. Saadé avaient été saisis mardi conformément à un arrêt de la cour d'appel de Beyrouth du 9 juillet qui condamnait la non-exécution d'une décision de justice l'enjoignant de régler 4,5 millions de dollars d'honoraires à son avocat. Selon les informations de l'Ani, l'appartement de M. Saadé, situé à Achrafieh, a été mis sous scellés et tous les meubles saisis en vue d'une vente aux enchères. Cette saisie concernerait également les actifs que possède M. Saadé dans de nombreuses sociétés libanaises, dont : Merit Corporation, Orient Trading and Transport SAL, Transport International SAL, ARB Middle East Holding SAL, Merit Shipping et CMA Liban.

« Ce litige porte sur un différend concernant le montant des honoraires excessifs réclamés par le ministre, en plus du montant initialement convenu avec lui et que les conseils de M. Jacques R. Saadé contestent formellement. M. Saadé, qui dispose (...) de toutes les garanties adéquates, réserve ses droits à l'encontre du ministre en question », précise le communiqué de Merit.
Selon plusieurs sources judiciaires, l'avocat en litige avec M. Saadé serait le ministre des Télécommunications Boutros Harb.