Le gouverneur de la Banque du Liban a dressé en janvier un bilan décevant de l’année qui s’est écoulée. Lors de sa réunion mensuelle avec l’Association des banques, il a estimé la croissance à moins de 1 % en 2015, avec une inflation nulle, alors qu’il tablait au départ sur une hausse du PIB de 2 %. Il a souligné les effets négatifs de la baisse des prix du pétrole sur les entrées de capitaux, rappelant que la balance des paiements a accusé un déficit de 3 milliards de dollars en 2015, dont 1,8 milliard liés à des paiements de l’État en devises. La croissance des dépôts a ralenti dans un contexte de forte concurrence de la part des banques du Golfe et la tendance devrait se poursuivre en 2016, a-t-il prévenu, en soulignant que l’année à venir sera « délicate ».
Riad Salamé a également mis en garde les banques contre l’impact de la baisse des prix du pétrole sur les établissements qui financent le secteur du pétrole de schiste et les risques de fluctuations monétaires dans le monde. Il a ensuite évoqué la nécessité de se conformer aux normes imposées par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) en termes de lutte contre le blanchiment d’argent avant 2017, en particulier en ce qui concerne l’encadrement des actions au porteur, sachant qu’un projet de loi à ce sujet est actuellement en discussion au Parlement. Il a également conseillé aux banques libanaises d’entretenir de « très bonnes relations avec leurs banques correspondantes. « La tendance à l’étranger est un renforcement du contrôle des opérations avec le Liban », a-t-il déclaré.