L'agence de notation Fitch Ratings a maintenu son estimation de croissance pour le Liban en 2015 à 1,2 %.
Bien qu'il corresponde à la croissance moyenne du pays entre 2011 et 2015, ce chiffre est toutefois bien en dessous de la médiane de 4,5 % des autres pays dont la note souveraine a été classée « B », explique le Lebanon This Week de la Byblos Bank.
L'agence estime que le déficit public est passé de 6,1 % du PIB en 2014 à 7 % en 2015, un ratio largement supérieur à la médiane des autres pays aux notes souveraines équivalentes (4 %). En outre, de nombreux facteurs – ralentissement économique, service de la dette élevé et absence de réformes – participeront à l'augmentation du déficit en 2016 à 7,3 %, prévient Fitch. La dette publique, quant à elle, devrait continuer de croître, atteignant 133,3 % en 2016, et 137,4 % en 2017.
L'agence note également un ralentissement de la croissance des dépôts bancaires qui devraient, selon ses calculs, augmenter de 6 % en 2016 ainsi qu'en 2017, soit autant que leur croissance annuelle de 9,3 milliards de dollars entre 2011 et 2014. Pour sa part, la balance des comptes courants est passée de 24,4 % à 17,3 % du PIB entre 2014 et 2015, notamment grâce à la chute du prix du pétrole. Il est toutefois prévu que celle-ci remonte à 18,3 % du PIB en 2016.
Seule note positive, la stabilité des réserves en or et devises étrangères de la Banque du Liban (BDL), qui couvrent 14,7 mois d'importations. Ces réserves représentent aussi 61 % des dépôts bancaires en livres libanaises, ce qui protège la BDL en cas de conversion soudaine et importante de la monnaie locale en dollars, note Fitch.
Fitch prévoit un très léger rebond de la croissance à 1,5 % en 2016 et à 2 % pour 2017. L'hypothèse d'un arrêt du conflit syrien n'est pas retenue dans ces prévisions.