Le Liban ne figure plus sur la liste des « pays à surveiller » en matière de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme du Groupe d'action financière sur le blanchiment des capitaux (GAFI), une liste établie en octobre 2015. C’est l’adoption, en novembre dernier, de plusieurs lois visant à renforcer le cadre légal de la lutte contre le blanchiment d’argent qui a permis d’éviter de justesse de se retrouver sur la liste des pays à surveiller du Gafi.

Le gouverneur de la banque centrale, Riad Salamé, s’est félicité de la nouvelle. « Le Liban se conforme à toutes les exigences légales et exécutives requises en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et les armes de destruction massive, et (...) ne fera l'objet d'aucune réclamation ou aucun suivi », a-t-il commenté. 

Retiré de la liste noire du Gafi en 2002, suite à l'adoption de la loi sur le blanchiment l'année précédente, le Liban s'était à nouveau retrouvé parmi les pays listés faute d’une législation à jour dans le domaine du blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme. Mais en novembre dernier, les députés libanais se sont réunis en sessions extraordinaires pour voter les textes nécessaires à la mise en conformité du pays avec les normes internationales. Le premier texte voté introduit l'obligation de déclarer aux douanes toute somme supérieure ou égale à 15 000 dollars transportée en numéraire (espèces, chèques, titres, etc.) lors du passage des frontières libanaises. Le deuxième autorise un pays tiers à demander à la Commission spéciale d'investigation (CSI) de lever le secret bancaire en cas de soupçons d'évasion fiscale. Les députés ont également amendé la loi de 2001 en définissant le blanchiment comme un crime en soi – permettant ainsi la levée du secret professionnel pour les cas de financement des organisations terroristes, de corruption et de trafic d'influence, entre autres cas.
 
Créé en 1989, le Gafi, qui regroupe 199 pays membres, élabore une série de recommandations en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et la prolifération des armes de destruction massive.  En octobre dernier, il a placé 22 pays dont le Liban sur sa « liste grise » des pays à surveiller. Suite à sa réunion plénière, qui se tenait à Paris du 15 au 19 février dernier, seuls quinze pays font au final l’objet d’une surveillance.