« La Banque centrale et les autres banques commerciales libanaises ont les outils nécessaires pour préserver la stabilité de la monnaie du pays », a assuré le gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, alors que l’Arabie Saoudite et ses alliés du Golfe ont annoncé de nouvelles mesures de rétorsion à l’égard du Liban. Après avoir décidé, le 19 février, la suspension de son aide de quatre milliards de dollars aux forces de sécurité libanaises, Riyad a en effet appelé ses ressortissants à ne pas se rendre au Liban ou à le quitter. Un appel suivi par le Koweït, les Émirats arabes unis, le Qatar et Bahreïn.
 
Face à l’inquiétude des milieux d’affaires libanais, Riad Salamé a indiqué n'avoir été informé « d'aucune mesure prise par l'Arabie saoudite visant le secteur financier et les intérêts économiques libanais ». Une déclaration qui fait notamment écho aux propos de l'ambassadeur saoudien au Liban, Ali Awad Assiri, qui avait refusé de commenter un éventuel retrait des dépôts des ressortissants saoudiens dans les banques, tout en précisant qu'en cas de décision de Riyad dans ce sens, « il faudra s'exécuter ». Pour rappel, le total des dépôts auprès des banques atteignait 152 milliards de dollars en 2015, dont 20 % détenus par les non-résidents. Aucun chiffre officiel ne peut renseigner sur la nationalité de ces derniers, même si l'ensemble des observateurs s'accordent sur le fait qu'il s'agit en majorité d'expatriés.


Le gouverneur de la Banque du Liban s’est par ailleurs exprimé sur les rumeurs d'un possible retrait par l'Arabie saoudite de ses dépôts à la BDL – estimés entre 500 millions et 1 milliard de dollars. « Je pense que le marché a été mal informé, les chiffres ont été largement gonflés (même si) selon la loi je ne peux pas (les) révéler », a-t-il déclaré, avant d'ajouter que ni l'Arabie saoudite ni d'autres membres du Conseil de coopération du Golfe n'avaient contacté la banque à ce sujet. Les réserves de la BDL se sont établies à 48,3 milliards de dollars à la mi-février.