La Banque centrale a émis le 29 février une circulaire (n°411) limitant de fait considérablement l'intérêt pour une société commerciale d’émettre des actions au porteur, c’est-à-dire des actions dont le nom et l'adresse du détenteur ne sont pas identifiées. « Les banques et les sociétés financières ne sont pas autorisées à effectuer de quelconques opérations avec des sociétés ou des fonds communs de placement, dont les actions sont détenues au porteur, en partie ou en totalité (...) », stipule ainsi son article premier. Les sociétés de change et les sociétés de crédit-bail sont aussi concernées par ces nouvelles mesures.
 
L’annulation des actions au porteur est une demande des organismes internationaux qui mettent en œuvre de nouvelles normes de lutte contre le blanchiment. La loi libanaise les autorise encore, mais le ministère des Finances a officiellement recommandé leur abrogation en janvier dernier lors de l’adoption en commission parlementaire de plusieurs amendements du code de procédure fiscale. 
 
De nombreuses banques ont déjà anticipé cette interdiction et la circulaire de la Banque centrale. Pour se mettre à l’abri d’éventuelles poursuites, plusieurs d’entre elles refusaient déjà de traiter avec des sociétés ne voulant pas révéler l’identité de leurs actionnaires. 
 
La circulaire de la Banque centrale prévoit un délai de mise en confomité. « Les sociétés qui ont émis ce type d'actions auront un délai de deux ans maximum pour se conformer à ces nouvelles régulations en modifiant le statut de leurs actions au porteur en actions nominatives », explique à L’Orient-Le Jour Najib Choucair, directeur du département bancaire à la BDL.