L'impact économique d'une période prolongée de prix bas du pétrole sur le Liban devrait être mitigé, estime Moody's Investors Service dans son dernier rapport. L'agence prévoit néanmoins une accélération de la croissance du PIB, de 1,8% en 2015 à 2,5% en 2016 et à 3% en 2017.
 
L'activité économique du pays est surtout mise à mal par les retombées de la guerre en Syrie et les tensions politiques sur la scène locale – du fait de leur impact sur les recettes touristiques et les investissements – plutôt que par les bas prix du pétrole, l'élection d'un président pouvant débloquer une série de réformes et renforcer l'activité économique du pays, note l'agence.
 
Par ailleurs, Moody's estime que les remises des expatriés libanais des pays du Conseil de coopération du Golfe représentent plus d'un tiers du flux global des remises à destination du Liban et une part non négligeable des dépôts dans le secteur bancaire, notant que les remises soutiennent l'activité économique du pays tandis que les dépôts des non-résidents financent le déficit des comptes courants. Or, la chute des prix du pétrole et l'accentuation des tensions dans la région pourraient négativement affecter le flux de remises de ces pays vers le Liban. L'agence prévoit ainsi une baisse annuelle de 1,4% à 2% des remises venant de ces pays, mais rappelle que le flux de remises vers les pays importateurs de pétrole de la région est historiquement moins volatile que les prix du pétrole.
 
Enfin, le déficit de la balance courante du pays devrait se réduire de 5,5 points de pourcentage entre 2013 et 2016, mais restera le plus élevé des pays importateurs de pétrole de la région, tandis que le déficit budgétaire du Liban atteindra 8 à 9% du PIB entre 2016 et 2017, selon l'agence. Elle considère que la baisse des transferts du Trésor à EDL ne compensera pas les hausses de la masse salariale dans le secteur public et du coût du service de la dette sans élargissement de l'assiette fiscale.